La (vraie) légende catalane des féroces simiots

Un simiot ? Què és això ? Bon ! Ni vous, ni moi n’étions témoins quand ça s’est passé… Il faut remonter le temps, des siècles jusqu’au temps jadis. Fa temps ! Feuilletons la mythologie catalane…. « Voyons un peu ! Si… Si… Simoits… ça y est, trouvé ! » La page indique l’existence de créatures diaboliques, d’affreux petits monstres constitués d’un corps de félin, d’une tête et d’une queue de singe…. Ces bestioles sont appelées Simiots. Poursuivons…

La légende catalane

Els simiots de Basalú
Els simiots de Basalú

La légende dit que « Les simiots vivaient terrés dans les montagnes du Vallespir i de l’altre costat dels Pirineus, dans le haut Ampurdan. La nuit venue, ces créatures diaboliques sortaient des forêts pour envahir les bourgs et les villages, sans crainte des hommes. Ces féroces simiots escaladaient les toits descendaient par les cheminées pour s’emparer des enfants qui n’étaient pas sages, les enlever et les dévorer. « Breuh! Ja tinc por !« 

Que nous informe les chroniqueurs d’alors ?

Simiots1L’approche de l’An Mille provoqua craintes et terreurs populaires… Aussi nombres de récits naïfs focalisèrent toutes ces peurs obsessionnelles en l’avenir. A cette époque, en comté du Roussillon, le Vallespir fut frappé d’énormes inondations destructrices des récoltes, génératrices de terribles famines et de la peste. Ces cataclysmes poussèrent les bêtes sauvages (Ours, sangliers, lynx, loups, sangliers, chats sauvages ) à quitter leurs repaires, errer nuit et jour dans les zones habitées à la recherche de nourriture jusqu’à s’attaquer aux populations. Hallucinations liées à la famine ?

Simiots2

Certains habitants crurent deviner des monstres étranges et inconnus ; d’autres ragots évoquèrent les Yetis (Survivances sauvages imaginaires de l’Homme néandertalien.) Troubadours vedettes de l’époque et savants xipotaires  renommés s’accordèrent pour les baptiser «simiots» en référence à leurs ressemblances supposées aux singes. A Arles sur Tech, il y avait en ce temps là, au monastère de moines noirs bénédictins de l’ordre de Cluny, un certain abbé Arnulfe, un saint homme vertueux.

Simiot al Calendari 2016 de mitologia catalana. Il·lustració d’Anna Ribot Urbita

Il se dit que tout cela était arrivé à cause de ses propres péchés et de ceux des habitants de la région, le fléau ne pourrait être conjuré que par l’arrivée en ce lieu d’Arles de reliques de quelques saints. C’est ainsi qu’Arnulfe partit en 960 pour Rome. Là-bas, il aurait été reçu par le pape Jean XIII pour obtenir les précieuses reliques de St Abdon et Sennen à ramener à Arles/Tech.

simiot pintura Arles sur tech
Simiot pintat dins l’església d’Arles

Pour les préserver durant le voyage, l’abbé Arnulfe les aurait cachées dans des barriques compartimentées. Les parties supérieures et inférieures remplies d’eau, les parties du milieu aménagées pour recevoir les reliques. C’est grâce à ce stratagème qu’elles auraient été acheminées par bateau jusqu’à Cadaques puis chargé sur un mulet. L’abbé Arnulfe accompagné d’un muletier, se seraient mis en route. Quant sur sentier escarpé longé d’un vertigineux ravin, pour prodiguer du courage à son mulet le muletier aurait lâché un beau et gros juron. Aussitôt, la bête aurait dégringolé dans l’abime, aurait disparu. Impossible de récupérer ni la bête ni son précieux tonneau ! Arnulfe aurait poursuivi sa route. Aussi quelle aurait été sa surprise en entrant à Arles d’entendre sonner les cloches à la volée et de découvrir sur la place de l’église la populace agenouillée autour du mulet et son tonneau qui aurait déjà opéré la guérison des pestiférés. La légende raconte qu’à son arrivée, les Simiots auraient déguerpi à jamais… Ainsi la légende était née ! Survivance de cette ténébreuse époque ? Lors de la fête de l’ours en Vallespir, l’homme déguisé en ours est appelé Simiot. En clôture de cette fête, « l’ours » est rasé pour lui rendre son aspect humain.

Simionts Eglise Saint André sorède
Simionts Eglise Saint André sorède

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