
Sitôt pénétré dans l’accueil des caves, les regards éberlués des visiteurs convergeaient sur Emile, surpris de le croiser hors les murs de Perpignan. En excentrique assumé des temps modernes, il s’était mis sur son 31 des plus personnels, ensemble aux couleurs acidulées : veste jaune, foulard fluo, bonnet «mustachien» visé sur la tête, pantalon vert flashy, baskets bariolées aux pieds. Ah ! Sans oublier le badge porté en amulette le représentant aux côtés de Marlène Nuage. Sous ses traits se cache un immense artiste aux talents peu reconnus.
Chose promise, chose dues !

Il y a une quinzaine de jours, le fantasque artiste perpignanais Emile Mustacchi avait fait vœux de se rendre à Thuir pour visiter les caves. Convaincu qu’il était d’y trouver la flamme de l’inspiration créatrice d’un nouveau genre. «C’est la première fois que je viens ici. Personne n’a pensé auparavant à m’y emmener.» Regrette l’artiste. C’était un grand moment, émouvant. Émile dans les caves Byrrh, l’image d’un petit bonhomme à la dégaine décalée, le regard infantile émoustillé par tant de découvertes, perdu dans le gigantisme des lieux. «On se croirait dans une cathédrale. Je me sent bien petit, encore plus petit que d’habitude aux pieds de ces gigantesques fûts» Lançait-il admiratif.

Au cours cette visite guidée, avec un œil avisé, Émile admire les originaux d’affiches originales réalisées pour le concours lancé par Lambert Violet en 1903 et les caricatures de l’humoriste Georges Leonnec. En fin de parcours, devant le somptueux kiosque de 1891 des expositions universelles de Paris à Moscou, l’artiste en dégustant l’élixir aromatisé confie «J’ai déjà eu l’occasion de goûter le Byrrh mais je trouve ça formidable. J’ai l’impression d’être sur une autre planète : La planète Byrrh !»

Mais qu’importe ce qu’il y a dedans, l’essentiel c’est ce goût, cette robe ! C’est comme une belle femme qu’importe ce qu’elle a à l’intérieur l’important c’est son enveloppe extérieure, sa plastique.» Cette obsession plus qu’affective qu’il voue pour les rondeurs féminines ne fait-t-il pas écho au sevrage d’amour maternel de son enfance ? L’homme est pudique, il s’échappera. Sans jamais se dévoiler tel qu’il est vraiment dans son for intérieur, l’artiste use et parfois abuse de ses rires inimitables comme pour mieux esquiver l’expression de ses pensées profondes. Ce vernis qu’il cultive, servirait-il à dissimuler ses fragilités, son immense tendresse, son extrême sensibilité, pour se protéger ?

Antoine de St Exupéry n’évoquait-il pas »On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.» Qui sait lire dans le regard clair d’Emile saura saisir la profondeur de son âme. Aussitôt il enchaîne sans détour : «Tout fout le camp ! C’est très dommage que ce délicieux breuvage n’ait pas le succès qu’il mérite de nos jours supplanté par des boissons anglo-saxonnes au houblon ou chimique comme le Coca ! Il faut remettre cet élixir au goût du jour, le byrrh c’est bon pour tout. Je vais m’y employer !» Déclarait-il solennel, una miqueta provocativa. Tout en sirotant son Byrrh, il avoue : «Cette cave m’inspire fortement, j’aimerai créer quelque chose de bien, du classique mêlé au fantastique pour un rendu surréaliste.» Révèle Môônsieur Mustacchi en guise de clin d’œil à l’anniversaire des 150 ans du Byrrh.

Visites des Caves Byrrh :
- Mars : Fermé le Lundi – Visites à 10:45 et 15:30 Groupe sur réservation
- Avril Mai Juin Septembre – Octobre : Départ des visites de 09:30 à 11:30 – de 14:30 à 17:30
- Tarifs individuels (- de 10 personnes) : 4 € / pers
- Enfants (plus de 12 ans) : 2€ Gratuit pour les moins de 12 ans
Pour plus de renseignements, merci de contacter au : Tél :+(33) 04 68 57 51 73 Mail:contact@aspres-thuir.com