Quand nombres de pleutres n’osent s’aventurer sur les chemins de leur destin, certains audacieux, comme Thierry Moingeon, s’aventurent à vagabonder sur les pas des rêves de leur enfance…
Voilà plus d’une décennie, il s’est posé dans l’ancienne station service de l’entrée de Thuir mise à disposition par la Ville pour créer son atelier. Fils d’exploitant forestier lorrain, le divorce de ses parents le mène à Paris où il poursuit sa scolarité au Lycée Claude Monnet dans le 13ème. A Paris 8 il obtient Licence et Maîtrise de Ciné pour se destiner au métier de réalisateur. De-ci, de-là, il enchaîne les petits boulots d’intermittents sur de grands tournages. Mais le destin est facétieux ! Par le plus pur des hasards, Thierry Moingeon découvre la pierre. Cet été-là de 1991, dans l’Ardèche, les marches d’escalier de la propriété familiale nécessitent une sérieuse restauration. «Hop ! Un burin, un marteau, je tape la pierre, ça m’aspire complètement.» Souffle-t-il avec passion. L’appel est trop fort, il claque la porte à une carrière cinématographique qui lui est promise pour emprunter un chemin de traverse existentiel qui le mènera à l’intemporel : La sculpture. «A Paris, je m’engage sur des chantiers de restauration. Là, je suis chargé de reproduire des rosaces de chapiteaux.»
Quand le destin s’invite à la vie
Il quitte Paris pour la Touraine pour, par la suite, opter pour le Sud et le Pays Catalan. Thierry Moingeon est un artiste autodidacte, d’instinct, inspiré par ses rencontres, ses humeurs, ses voyages, la vie. Le marbre est son matériau de prédilection qui lui permet d’exprimer l’intemporel des émotions…Il affectionne la magie de la sensualité masculin féminin de la pierre en particulier le marbre de Thuir aux qualités extraordinaires par ses aspects persillés délicatement veinés. Cette pierre possède des qualités de grains proches du granit.
La belle rencontre
De la poussière sur les épaules, le visage, mais aussi de la poussière d’étoiles dans la tête, Thierry Moingeon, quinqua solide comme le roc, ôte ses lunettes sur un regard bleu poli d’humanité. Là, il devient volubile dés qu’il évoque son métier-passion «Le marbre est la pierre de prédilection pour la sculpture. Au fil du temps, je me suis imprégné des techniques de Rodin. Malgré tout, j’évite tous les enfermements. J’alterne à ma guise figuratif et abstrait. Dans un Monde prompt à tout formater, étiqueter, je me défend d’être classé.» Déclare Thierry.
Le marbre conserve une énergie inégalable, une capacité à faire passer des émotions, des plus douces aux plus violentes car sa froideur n’est qu’illusion. Quand un bloc extrait de la montagne, s’offre aux mains de l’artiste, elles maîtrisent la matière, sculptent, polissent, écrivent une histoire, une émotion, un sentiment, un rêve. C’est la fusion spontanée de l’idée et de la matière «Par ses formes, ses couleurs un bloc de pierre m’attire ou pas. A un moment je suis disponible à ses appels, c‘est la rencontre!» Pour l’artiste, les mots, les sentiments deviennent courbes et ruptures. Il joue bien du rendu aspect et forme sur la pierre. «Les lignes créées caressent mon regard tout en me laissant le soin d’en explorer les lumières. Je suis artiste parce que je réalise des pièces uniques.» Confie-t-il.
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