Escudella de Nadal

Pot-au-feu catalan de Noël

(Recettes de cuisine et traditions catalanes)

Par Jean-Luc Modat

Si autrefois, il était le quotidien frugal des jours d’Hiver de nombre de paysans ; il a évolué. Aujourd’hui festive, l’Escudella est devenue très tendance dés qu’il s’agit de réunir de grandes tablées… Au fil du temps, ce magnifique plat s’est ennobli d’ingrédients sans toutefois se départir de ses origines populaires paysannes. En Cerdagne, Capcir, Conflent, Vallespir… Il se consommait la veille ou le jour de Noël.

Dernièrement, j’ai eu la merveilleuse surprise de tomber par hasard sur cette recette griffonnée du pot-au-feu catalan : L’escudella ! L’un des plats les plus anciens de la cuisine populaire catalane composé de tout ce qu’on disposait dans les campagnes selon circonstances et saisons. Il existe autant de recettes et préparations qu’il n’y a de « pays », de villages, de familles, de maisons. Si pour nos aïeux, l’escudella était le plat rustique, frugal, unique et quotidien des jours d’Hiver… Aujourd’hui, l’Escudella est devenue très tendance dés qu’il s’agit de réunir de grandes tablées… Au fil du temps, ce magnifique plat s’est ennobli d’ingrédients sans toutefois se départir de ses origines populaires paysannes. l’Escudella, devenue festive, invite aux plaisirs de la table ; anime las nostres rapaxades,(1) las trobades dels Amics(2) les exubérantes retrouvailles d’anciens joueurs de rugby, les joyeux repas familiaux…

(1) Nos agapes (2) Les retrouvailles d’Amis

Ingrédients pour 6 personnes 

  • 1 petit jarret de boeuf ou 1 joue de boeuf
  • 4 Tendrons de veau
  • 1 os de veau
  • 2 Joues de porc
  • 1 petit jarret de porc
  • 3 costellous (Travers de porc)
  • 3 boudins (2 noirs – 1 blanc)
  • 1 pied de porc ou veau
  • 4 Colliers d’agneau
  • 1 Talon de jambon sec rance.

Légumes à débiter en morceaux

  • 4 pommes de terre (couper en 4)
  • 3 carottes (couper en sifflet)
  • 1 branche de céleri
  • 4 navets (couper en 4)
  • 1 petit chou frisé
  • 2 poireaux
  • 1 oignon jaune
  • 5 gousses d’ail
  • 1 petite boite de haricots lingots nature
  • 1 petite boite de pois chiches nature
  • Laurier, thym, clous de girofle
  • Huile d’olive vierge
  • 2 càs fonds de veau
  • 2 cubes de bouillon de boeuf

6 Boles de picoulat

  • 300 g de hachis de bœuf
  • 150 gr de hachis de veau
  • 150 g de chair à saucisse
  • 1 tranche de pain rassie trempée dans du lait tiède
  • 1 œuf
  • 2 gousses d’ail pillées
  • 3 Cuillères à soupe de farine
  • 1 brin de persil plat
  • Poivre,
  • 1 petit oignon jaune

Préparation

Déposer toutes les viandes et os (sauf les boudins) dans une grande marmite. Couvrir d’eau froide. Inviter l’oignon piqué de 3 clous de girofle, laurier, thym, branche de céleris, 2 càs de fonds de veau, 2 cubes bouillon de boeuf, 5 gousses d’ail chemisées. Porter à ébullition écumer, poursuivre la cuisson 2 heures à feu très doux en écumant fréquemment.

Préparer les boules

Hacher persil, ail, oignon. Faire tiédir du lait y tremper une tranche de pain rassis.

Dans un saladier assembler les hachis (bœuf, veau, porc) Ajouter mie de pain, ail, persillade, œufs. Bien mélanger, poivrer. Humidifier vos mains. Façonner de petites boulettes bien rondes Ø 4cm. Étendre de la farine sur le plan de travail. Rouler rapidement les boles dans la farine. En retirer le surplus de farine. Réserver au frigo pour les affermir.

Préparer légumes et féculents

Pendant ce temps, laver, trancher, émincer le chou frisé. Porter à ébullition une casserole d’eau y jeter le chou et le blanchir 10 min. L’égoutter, le faire revenir dans de l’huile d’olive chaude avec quatre gousses d’ail écrasées.

Mettre à profit ce temps pour éplucher, couper les légumes. Au terme des deux heures de cuisson de ces viandes : Incorporer tous les légumes épluchés, coupés (carottes, navets, poireaux) le chou revenu. Couvrir, laisser mijoter 1 heure à feu très très doux, puis convier les pommes de terre et poursuivre la cuisson 30 min.

Verser, rincer et égoutter les petites boites d’haricots lingot et de pois chiches. Réserver.

L’ultime étape

Incorporer à la préparation les boles de picoulat, poursuivre la cuisson 15 min puis convoquer les boudins noir et blanc débités en tranches épaisses ou entiers et parfaire la cuisson 20 min poc a poc.

Dans une grande casserole, recueillir le bouillon y verser les haricots et pois chiches maintenir à température à feu doux. Retirer les viandes, les découper en morceaux déposés dans un plat réserver à four préchauffé mais éteint. Poser sur la table le bouillon, la viande d’un côté, les légumes d’un autre. Servir chaque assiette en panachant : Morceaux de viande, légumes, mouillé du bouillon haricots et pois chiches.

Pour accompagner ce plat divin, je conseille un bon Côte du Roussillon en rouge, tanique, corsé, charpenté à choisir parmi les magnifiques vins de l’Agly, de Collioure, des Aspres…

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Nicole LE BIGOT, pasionaria du Monastir del camp en Pays Catalan

Par Jean-Luc Modat

(19 février 2015)

Parisienne, una mica Breton, alerte et pétulante, Nicole balade un regard bleu d’enfant émerveillée sur son extraordinaire existence. Rien ne laissait augurer son destin ! Une existence, un temps cabossée, un allant meurtri, cette battante patentée recouvre des ressources pour rebondir, ici, en Pays Catalan ! Témoignage de vie.

Un destin cabochard.

A sa carrière dans la banque, succède, une vie trépidante de boulangère aux côtés de son époux, à Paris puis Toulouse. Des années de labeur, le couple décide de vendre son négoce. Hélas ! Victime de malversations, le bec enfariné, il se retrouve dans le pétrin ! «Grugés, sans le sou, fallait vite quitter Toulouse pour tourner la page ! Chance ! Mon époux trouve aussitôt un emploi saisonnier à la pâtisserie Begrem à Perpignan.» Relate Nicole. En quête de certitudes quant à l’avenir, elle s’obstinait à rechercher une opportunité de gardiens d’une grande propriété. Clin d’œil du destin ? Fruit du hasard ? Nicole répond à une petite annonce «Recherchons couple pour gardiennage d’une propriété.» Malgré une avalanche de péripéties, une succession d’avatars, qui en auraient dissuadé plus d’un, le couple débarque enfin au Monastir , en Mars 1987.

Le Monastir intrigue et fascine

A la disparition de son épouse, le propriétaire, Jacques Marceille est désemparé. Spontanée, Nicole propose ses services : Prendre en charge la comptabilité du prieuré ainsi que les visites. Comment assumer quand on a comme seule anecdote, la légende de Charlemagne ? Curieuse, Nicole se découvre une véritable passion pour l’Histoire et celle des lieux, la symbolique, l’histoire de l’Art… « Recherches, contacts, rencontres m’ont permis d’étoffer mes connaissances sur ce site. » Évoque-t-elle, modeste. Ainsi, à la fin d’une visite, une mystérieuse dame lui confie simplement : «Le Monastir m’intéresse beaucoup, je travaille au Louvre, si je trouve des documents le concernant je vous les enverrai.» Par la suite, Nicole reçoit de sa part un catalogue du Louvre, une photo d’icône Sainte Hélène et Constantin. Le tout accompagné d’une lettre signée Danielle Gaborit-Chopin, conservatrice général de l’Art Roman au Musée du Louvre.

Le Prieuré n’a pas livré tous ses mystères

Nicole se remémore aussi de confidences de Jacques Marceille : »Lorsque j’étais enfant j’ai trouvé une pièce arabe dans le parc. Mon grand-père m’a indiqué que cette pièce devait provenir du trésor trouvé dans le temps dans la chapelle.» Hasard du destin ou providence ? Quelques jours suivants, un jeune couple en visite, détient un journal daté de 18 Novembre 1851, chiné aux puces dans lequel un article relate la découverte par des maçons dans un creux de pierre de la chapelle, de 76 dinars or frappés par les Califes de Valence. Enfin, Nicole a été témoin privilégiée de l’attrait du 7ème Art pour le Monastir del camp ! Il a connu la gloire lors de tournages : « L’instit » avec Gérard Klein, «Tramontane», une série estivale de TF1 et bien d’autres documentaires… Son goût pour la musique le pousse à accueillir chaque année des concerts du Festival musical du Printemps de l’Aspre cher à Odile Odile Herran et Yves Girmens. Qu’en sera-t-il demain quand ce joyau de l’Art Roman sera vendu ? Clap de fin ? Nicole, véritable pasionaria, plus de trente années de présence en ces lieux, se démène avec d’autres bénévoles pour que ce patrimoine classé demeure ouvert au public.

De mars à mi-septembre : visites le week-end à partir de 15h. à 18h

Pour les visites ​​: Adultes : 3 euros Gratuit pour les moins de 12 ans

Prieuré du Monastir Del Camp à PASSA (66)

Tel 06 70 40 07 89

Millassos, cannelle et fleur d’oranger

Millassos bunyols amb canyella i flor de taronger

Par Jean-Luc MODAT

(Recettes de cuisine et traditions catalanes)

Au retour de l’école communale, je retrouvais avec bonheur la présence chaleureuse de ma grand-mère. Une émotion souvent flattée par d’alléchants parfums de cannelle, de fleur d’oranger qui auguraient un délicieux goûter ! Ce sont ces souvenirs gourmands que j’aime partager avec vous, toutes ces recettes où transpirent la tendresse du bonheur, sans pour autant succomber à une nostalgie puérile… Hélas ! j’ai égaré cette recette. Què hi farem ! Mala cara quan morirem(1) ! Seulement, à force de ténacité je l’ai découverte dans une vieille revue catalane fondée par Albert Bausil (2) de Mai 1937 consacrée à la cuisine catalane. Ouf ! Je vous offre ici cette recette populaire catalane d’autrefois : Millassos à la fleur d’oranger et à la cannelle qui en ravira plus d’un(e), car sortie des oubliettes. Ce dessert s’apparente au milhàs occitan décliné en de multitudes versions selon les régions. Un dessert ; à l’heure du café, du thé ; en collation… délicieuse à savourer sans retenues ! Faites-vous donc ce plaisir et partagez-le ! Fet a casa, aixo ès bo ! (3)

(1) Qu’y ferons-nous ! Mauvais visage quand nous mourrons – (2) Ecrivain, poète et journaliste roussillonnais – (3) Fait maison ça c’est bon !  

Préparation 15 min Cuisson 25 min + 3 à 4 min friture

Ingrédients pour 10 Millassos

La farine de maïs ce n’est ni la maïzena, ni la fécule de maïs, ni la polenta, ni la semoule de maïs.

  • 230 g de farine de maïs
  • 1 l de lait
  • 1 citron zesté
  • 1 bâton de cannelle
  • 100 g de beurre doux
  • 100 g de sucre semoule
  • 3 càc de fleur d’oranger
  • Huile tournesol pour friture
  • 100 g sucre pour saupoudrer
  • 1 pincée de sel
  • 3 sachets de sucre vanillé

càs = Cuillère à soupe ; càc = Cuillère à café, ≃ = environ

Préparation

Étape 1

  1. Porter à ébullition à 100° une casserole 1 l de lait, 30 g de beurre, 1 pincée de sel

Étape 2

Verser doucement 230 g de farine de maïs tamisée en pluie – Délayer vigoureusement à la spatule en bois (surtout pas au fouet pâtissier!)

Étape 3

  1. Aromatiser du zeste d’1 citron + 1 càs de fleur d’oranger + Incorporer 1 càc de cannelle en poudre + 3 sachet de sucre vanillé. Cuire lentement à petit feu 20 min sans cesser de touiller avec une spatule en bois. Lorsque la préparation est devenue épaisse et se décolle des bords de la casserole. C’est cuit !

Étape 4

  1. Dans 1 plat ou 1 moule profond d’environ 1,5 cm, disposer un torchon, l’enfariner. Verser dessus cette bouillie. Laisser refroidir plusieurs heures à température ambiante. puis découper au couteau de petits carrés ou rectangles, les enfariner légèrement de farine de maïs.

Étape 5

  1. Chauffer du beurre et un peu d’huile les poêler avec précaution et dorer sans brûler 3 à 5 min en les retournant.

Étape 6

  1. Les retirer à l’écumoire – Déposer sur un papier absorbant. Saupoudrer aussitôt de sucre en poudre. Avant de servir les faire caraméliser chaque part à la poêle avec un peu de sucre (facultatif : flamber au cognac). Servir chauds, tièdes ou froids, à l’heure du café, du thé, du goûter ou du dessert. Régalez-vous !

i bon profit Amics !

Textes & photographies ne sont pas libres de droit et sont la propriété © de Jean-Luc MODAT auteur du livre Ma Cuisine Catalane copie/utilisation/reproduction même partielle, n’est pas autorisée, merci de votre compréhension.

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D’ahir, d’avui i de sempre

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Marcel Julia, figure emblématique de Thuir…

Par Jean-Luc MODAT

Qui oserait soupçonner Marcel JULIA de ne pas être thuirinois de souche, tant il fait parti des figures singulières et emblématiques de cette Ville ? C’est un personnage attachant et incontournable de la vie de l’UST ! J’ai souvenance pour avoir été témoin privilégié d’un certain Vendredi matin où il luttait à contenir ses émotions qui peu à peu, malgré tous ses efforts, le submergeaient. Marcel Julia passait la main… Pour lui, après 48 ans derrière son comptoir, le passé était simple ; le futur, antérieur…

Retour arrière…. Marcel Julia, ancien troisième ligne du RC Narbonne et de l’USAP, vient de signer une mutation en faveur de l’UST. Aussitôt, ce natif de Corneilla del Vercol, s’installe à Thuir avec Hélène son épouse. «A 23 ans, je quitte Corneilla et l’entreprise familiale «Julia-Malet» de machines outils agricoles, dirigée par mon père et mes oncles pour me lancer dans la vie.» C’est le 1 Avril 1959, Marcel et Hélène, succèdent aux époux Farran derrière le comptoir du vieux et minuscule bureau de tabac de la rue du souvenir. C’est alors l’artère commerçante principale du cœur de ville où se concentrent une quarantaine d’échoppes.

Les soirs d’Été, les gens vivent dehors, prennent «la fresca» sur les pas de porte, jusqu’à tard dans la nuit. «En ce temps là, nous ouvrions dés 6h du matin jusqu’au soir 22h. Et puis, chacun prenait davantage de temps pour discuter qu‘aujourd’hui.» Confirme Marcel un tantinet nostalgique. «Dés mon installation, j’ai de suite eu comme clients tous les illustres anciens de l’UST. Ils m’ont initié à la légende du Club !» S’exclame-t-il non sans fierté. Très vite, cet endroit devient rendez-vous des spécialistes du verbe haut, haut lieu des histoires croustillantes, siège incontournable des commentateurs avisés des 4èmes mi-temps qui font et refont les matchs…

Un peu à l’étroit, en 1962, les «Julia» décident d’agrandir leur magasin. Soucieux de diversifications, au tabac, timbres, confiseries, articles de chasse et de pêche, ils intègrent parfums, jouets…et le journal d’ici L’Indépendant.

En 1971, Thuir connaît une importante expansion grâce à l’ouverture de l’hôpital. Les visites des caves Byrrh drainent un flot continu de touristes qui ignore le cœur de ville. Vivoter ou réagir ? Marcel a choisi ! En 1972, il acquiert un cortal aux demoiselles Romeu, bien situé sur un axe stratégique de passage. Il y fait bâtir l’actuel magasin de 100 m2. Là, outre le tabac, on y trouve timbres-poste, cartes postales, L’Indépendant, journaux nationaux et magazines, librairie. Il flaire le bon coup du loto… En 1986, ses enfants, Anne et Marc intègrent l’affaire familiale.

En 2000, le temps de la retraite pour Marcel a sonné ! Son fils lui succède, informatise le magasin, le modernise, toujours épaulé par son père. Aujourd’hui, Marc a décidé de changer d’activité.

Les yeux rougis de mélancolie, Marcel a une tendre pensée pour sa fidèle clientèle. 48 ans ça tisse des liens ! «J’ai décidé de venir chercher mon journal chaque matin ici, bien sûr en tant que client !« Se lance-t-il en guise de défi comme pour ne pas abandonner ce qu’il a su créer et faire prospérer… Aujourd’hui, des années ont passé. Une seule rescapée subsiste de la belle équipe de Marcel Julia : La pétulante Marlène ne s’est jamais départie de son sourire. Elle anime avec brio une aussi belle équipe qui accompagne Béatrice, Didier Maris et perpétuent et cultivent l’âme qui animait ce magasin : L’accueil !

L’extraordinaire légende de la Dona d’aigua

Je vais, ici, vous conter l’extraordinaire histoire de la dona d’aigua (femme de l’eau) ! S’il existe d’innombrables légendes, celle-ci m’a été révélée par le vieux Manel, ancien et émérite joueur de flabiol (*) à la célèbre Mitja Cobla Germanor du veïnat de Politg du village de Camelas au cœur des Aspres

Création : Texte & illustrations Jean-Luc Modat 2022

Photo Jean-Luc Modat légende de la Dona d’aigua (Tous droits réservés)

C’était une belle soirée claire et chaude de Juillet. Dans le ciel scintillaient des myriades d’étoiles, Manel Marti et moi prenions la fresca (*) sur son pas de porte au carrer de la foun à Thuir
Depuis mon plus jeune âge, Manel m’initiait à l’observation des constellations. Nous partagions de longues soirées d’Été à scruter la voûte céleste, fréquemment traversée par d’éclatantes traînées lumineuses d’étoiles filantes… Ça nourrissait mes rêves infantiles de présent et d’avenir… Quoique d’apparences humbles, c’était un homme très érudit, un sage animé du bon sens paysan. Le regard franc, le verbe rocailleux catalan, au milieu d’un visage buriné par le temps se pavanaient de grosses moustaches circonflexes qui dissimulaient un petit sourire malicieux…

Allez donc savoir ! Pourquoi notre conversation a-t-elle abouti à cette mystérieuse histoire ? 
-« Ecoute, Nin » m’invite Manel (il hésite) puis poursuit…
« A quelques kilomètres du village de Sainte Colombe de la Commanderie, direction sud-ouest, sur le chemin du Correch d’en Modat, ce petit torrent aride des Aspres qui conflue avec la Canterrane à Mirmanda en amont de Terrats« 
Le vieux Manel marque un temps d’arrêt ( bien conscient de divulguer là, un secret) « Je te demande de n’en parler à personne ! « 

(1) Prendre le frais (2) En Catalogne, orchestre populaire utilisé pour interpréter la sardane

Jacquiesce d’un hochement de tête. Confiant, il continue son récit. « Il y a encore quelques lustres, l’eau y avait formé un profond gouffre cristallin environné d’une végétation luxuriante. Il n’était pas recommandé d’y rôdailler l’Angelus du soir sonné. Seuls ne s’aventuraient que quelques chercheurs étourdis d’escargots ou qu’une poignée d’intrépides cueilleurs d’asperges sauvages! »

Bouché bée, je buvais chacune de ses paroles, impatient de connaître la suite de cette fantastique histoire.
« 
En ces lieux sauvages, vivaient des fées encantadas, des nymphes d’une extraordinaire beauté, Condamnées à vivre sous l’eau pendant le jour.  Aux premiers jours du Carême, par nuits de clair de lune,  ces bugaderes (lavandières) lavaient à grands coups de battoirs leurs tuniques blanches transparentes, les étalaient sur l’herbe, chantaient doucement et dansaient subtilement. « 

le lac Lanoux photo 6 La Gazette Catalane.jpg

« A cette époque, les bergers surveillaient leurs troupeaux nuit et jour. Une nuit, un jeune pastoureau, s’assoupit sur les berges à la fraîcheur que prodiguait la proximité de ce gouffre…  Soudain, il fut réveillé par des belles voix douces… Presto, il se cacha, tapi dans un fourré de genêts. De là, intrigué, il découvrit de graciles naïades brunes aux beaux cheveux longs, jambes et pieds nus, dansaient aux sons d’une musique étrange et enchanteresse. Parmi toutes, l’une d’entres elles attira le jeune chevrier. Celle-ci le débusqua dans sa cachette, mais sans le trahir, elle continua sa danse encore plus exaltante jusqu’au premier coup de l’Angelus du matin. dés lors, le chaste berger ne pensa qu’à cette sublime créature qu’il rencontra à nouveau la nuit d’après au même endroit. Le pâtre lui déclara sa flamme et la demanda en mariage. Cette belle créature lui fit jurer que jamais, en aucune circonstance, il ne n’évoquerait ses origines de dona d’aigua. »

« Je ne l’ai plus jamais revue! » Soupira le vieux Manel… puis poursuivit la voix quelque peu étranglée. « Le lendemain et les jours suivants, j’ai pleuré de tout mon corps au bord du gouffre. De mes larmes tombées au sol a jailli un rosier sans épines aux belles fleurs rouges de l’Amour éternel. Chaque nuit de la Saint Jean je me rends en ces lieux pour offrir et jeter une poignée de pétales de rose à ma bien-aimée. «  Les yeux rougis d’émotion le vieux Manel me chargea cette nuit-là de relater son extraordinaire histoire seulement quand il aurait rejoint sa bien aimée dans l’Eternité… Ainsi fût fait !

Création : Texte & illustrations Jean-Luc Modat 2022

( tous droits réservés. )

Henry TUILAGI & Jean-Luc MODAT Passeurs de Mémoires et de Traditions

« Un Peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines » Evoquait Marcus Garvey. Henry est Samoan ; Je suis Catalan. En échangeant, nous avons découvert que nous partagions en commun le devoir naturel de transmettre nos cultures respectives par les Arts culinaires Samoanes et Catalanes.

Nous apprenons de nos racines

Le célèbre Henry Tuilagi (ancien joueur talentueux de l’USAP) n’a de cesse de cultiver ses racines par la transmission de la culture et des traditions iliennes samoanes par le prisme de son entreprise Chief’s Events. Son Art culinaire invite à la découverte des saveurs du Pacifique ! Des plats traditionnels, le cochon cuit au umu, le fa’ausi… Aux Samoa, le rituel du repas familial est une institution, au centre de la vie sociale et des Traditions !

Au bout de nos fourchettes, nos racines

Je suis moi aussi ancien joueur de l’USAP rien de comparable avec Henry tant dans les mensurations que pour la carrière ! Cependant, en toute humilité je m’investis pour la transmission de la culture populaire catalane, de la mémoire car sur ce territoire du Roussillon se joue aussi en filigrane le besoin de maintenir une identité Catalane vivante qui tend avec le temps à s’effilocher ! Promouvoir la cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de la mémoire, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines !

Service traiteur HENRY TUILAGI – CHIEF’S EVENTS Perpignan Tél 0647445853  Mail chiefsevents66@gmail.com -https://chiefs-events.eatbu.com/?lang=fr#map

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En France Métropolitaine

Notre gastronomie, reflet de notre identité

Castelnou – Créateurs en Fête !

CASTELNOU – Dimanche 7 Août à partir de 10h jusqu’à 21h le délicieux et pittoresque village s’anime avec les « Créateurs en Fête !« .

OLYMPUS D L’un des plus beau village du Pays Catalan et de France

Un rendez-vous incontournable dans les ASPRES….sous les canisses des cabanons du Marché Pittoresque de Castelnou plus d’une quinzaine d’artistes créateurs…sculpteurs, potiers, céramistes bijoutiers, art du cuir….présenteront leurs œuvres en ce lieu d’exception.

Le Marché pittoresque de Castelnou

Nul ne peur passer sous silence la venue de la Cave de Terrassous et le plaisir d’animer une présentation de ses crus agrémentée d’une dégustation.

« L’Antic Auto Club Catalan » présentera une super exposition de voitures anciennes à proximité du Marché Pittoresque. Avis aux amateurs!!!

Enfin, Jean Luc MODAT sera lui aussi présent pour présenter et dédicacer son dernier livre « Ma Cuisine Catalane ». Un recueil de recettes populaires catalanes aux empreintes paysannes qui vous enchantera!!!

Cahier de recettes familiales & Traditionnelles

Quel bonheur de pouvoir vous rencontrer, d’échanger avec vous ! Ces moments-là privilégiés, transpirent l’authenticité ; exhalent la gentillesse, la délicatesse… Lors de ces rendez-vous dédicaces, je suis toujours agréablement surpris de vous savoir si nombreux à témoigner votre attachement à cette cuisine populaire catalane, vivante, gouteuse, rustique, élaborée et raffinée ! Méditerranéenne et Pyrénéenne ses recettes magnifient les saveurs des bons produits de nos paysans et artisans des terroirs du Pays Catalan.

Nous apprenons de nos racines

Promouvoir cette cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines ! Simple, généreuse, elle s’impose comme une cuisine d’aujourd’hui parmi les plus créatives et originales des cuisines méditerranéennes. Elle puise son authenticité, ses inspirations, son essence dans les traditions et dans la générosité de chaque Catalan !

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Emission Côtés Saveurs France Bleu Roussillon consacrée à Ma Cuisine Catalane

Cahier de recettes familiales & Traditionnelles

ECOUTEZ EN PODCAST L’EMISSION

Côtés Saveurs France Bleu Roussillon Vendredi 8 Juillet 2022

Quel bonheur de pouvoir rencontrer les auditeurs lors de ce rendez-vous ! Dans les studios radio de France Bleu Roussillon je vous savais nombreux à écouter cette émission « Côtés Saveurs » consacrée à « Ma Cuisine Catalane » animée par Eric Hirschi ! J’ai eu plaisir à partager, à témoigner de mon attachement à cette cuisine populaire catalane, vivante, gouteuse, rustique, élaborée et raffinée ! J’ai aussi rendu hommage aux personnages singuliers qui ont éveillé et cultivé mon amour pour ce territoire lové entre Pyrénées et Méditerranée… Jordi Barre, Joan Cayrol, Eliane Comelade, Adrienne Cazeilles…

Receptes familiars d’ahir, meus d’avui, tradicionals de sempre

(Recettes familiales d’hier, personnelles d’aujourd’hui , traditionnelles de toujours)

Nous apprenons de nos racines

Promouvoir cette cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines ! Simple, généreuse, elle s’impose comme une cuisine d’aujourd’hui parmi les plus créatives et originales des cuisines méditerranéennes. Elle puise son authenticité, ses inspirations, son essence dans les traditions et dans la générosité de chaque Catalan !

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Si la légende des herbes de Sant Joan m’était contée ?

Ce matin là, le soleil embrasa lentement l’horizon du Pays Catalan. Au cœur des Aspres, la garrigue exhalait d’extraordinaires flagrances enivrantes, infusées la nuit durant. Je profitais du temps sec de cette matinée pour glaner ça et là du thym fleuri… Soudain ! Devinez donc qui j’aperçois ? Je vous le donne en mille…

Textes et photos Jean-Luc Modat (La Gazette Catalane.com)

Manel ! Mais oui, Manel du hameau de Politg ! Vous savez bien ce vieux berger des abeilles ; Conteur et poète à ses heures perdues. L’éternel béret vissé sur la tête, le regard vif illuminé, le visage buriné par le temps, souligné par de belles moustaches grisonnantes. Aucunes légendes catalanes n’avaient de secret pour lui. « Té nin ! » S’exclama-t-il « Je suis heureux de te trouver ici. Partageons mon almozar. » Quel merveilleux moment complice ! Côte à côte, juchés sur un rocher, prés de l’ermitage Sant Marti de la Roca. la merveilleuse plaine du Roussillon se déroulait à nos pieds ! Là, nous dégustions de succulentes charcuteries maison sur de belles tranches de pain, accompagnées d’un excellent vin fruité… quand soudain, Manel brisa ce silence.  » Dans quelques jours ce sera la Saint Jean… Si depuis la nuit des temps, les feux de la Saint Jean perpétuent de vieilles traditions païennes liées au solstice d’Eté et à l’apogée dans le ciel du soleil, les herbes de la Sant Joan ont aussi leurs légendesJe suis convaincu que tu ne connais pas cette vieille légende catalane. Comme toutes les légendes populaires, elle débute par il était une fois…  » Il sirota d’un trait un bon verre de vin, s’essuya les moustaches d’un revers de manche, et sur le ton de la confidence débuta son histoire…

Ermitage de Sant Martí de la Roca au dessus de Camélas.

La légende…

« Il en va de cette vieille légende catalane que voici  » ( Manel semble réunir ses souvenirs et de poursuivre ) « C’est l’histoire de Maria, une belle jeune fille de Montauriol qui la nuit de la Saint Jean fait connaissance d’un bel inconnu. A l’aube, la belle court la garrigue cueillir le ramellet Sant Joanenc (le bouquet de la Saint Jean) composé de trois ou sept espèces d’herbes sauvages et sacrées : l’immortelle (sempreviva), le millepertuis (perico groc), 3 feuilles de noyer (noguera).

« Elle réunit ces herbes en croix pour les clouer sur la porte d’entrée du logis. Maria remplace alors le bouquet de l’année écoulée le brûle dans la cheminée dont la fumée s’échappe vers le soleil en promesse de prospérité des cieux… Ce bouquet posséderait les vertus d’éloigner, diable, bruixes et esprits malfaisants. Au matin, comme convenu, le galant se présenta au seuil du logis de la belle Maria. Il ébaucha plusieurs tentatives pour y entrer mais fut pris de malaises. Devant ses échecs, il disparu soudain dans une odeur âcre de souffre en lâchant un lugubre hurlement. La belle effrayée réalisa alors que sous les beaux traits du prétendant se dissimulait le diable. Son ramellet de Bonaventura venait de la sauver. Ainsi, court toujours cette belle légende dans les Aspres…et dans tout le Pays Catalan ! « A ces mots, Manel planta dans mes yeux son regard empli de bonté et de bienveillance pour susurrer à l’oreille : « Nin ! Transmets donc cette histoire à tes enfants qui la transmettront eux-mêmes à leurs enfants… Car vois-tu en ce bas Monde, aujourd’hui, le Diable prend toujours de belles et séduisantes apparences pour mieux tromper les âmes vulnérables assujetties aux cupidités vénales… »

La Saint Jean une histoire de lumière et de soleil

Herbes magiques et médicinales, les herbes dites de la Saint Jean sont des plantes sauvages auxquelles sont prêtées des vertus bienfaisantes, médicinales. Elles puiseraient leur forces, leurs vertus, leurs énergies, du soleil à son apogée lors du solstice d’Été. La fleur-symbole du solstice d’été est bien le millepertuis si abondante dans les Aspres ! Après les Feux, tous à vos paniers !

Depuis la nuit des temps la Saint-Jean est liée à la symbolique de l’eau de la purification : la tradition incitait chacun à se rouler nu dans les prairies humides de la rosée matinale, ou à des ablutions matinales, la traversées de rivières par les troupeaux….

Tous droits réservés Textes et photos Jean-Luc Modat (La Gazette Catalane.com)


Ma Cuisine Catalane…

Cahier de recettes familiales & Traditionnelles

Ni maître queux, pas même marmiton… Seulement un humble gastronome attaché aux plaisirs de cette bonne cuisine populaire catalane qui régale tant notre Art de vivre. Cette cuisine vivante enchante nos papilles, ravive nos plus tendres émotions, attise nos plus beaux souvenirs de bonheur simple… Une cuisine où tous les sens sont invités ! Ce livre, réalisé, conçu, auto-édité par mes soins vient de paraître ! Suite à l’afflux de demande, en rupture momentanément sur la plupart des sites, vous pouvez toujours le commander chez mon partenaire. (Voir ci dessous Bookelis)

Receptes familiars d’ahir, meus d’avui, tradicionals de sempre

(Recettes familiales d’hier, personnelles d’aujourd’hui , traditionnelles de toujours)

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