Nicole LE BIGOT, pasionaria du Monastir del camp en Pays Catalan

Par Jean-Luc Modat

(19 février 2015)

Parisienne, una mica Breton, alerte et pétulante, Nicole balade un regard bleu d’enfant émerveillée sur son extraordinaire existence. Rien ne laissait augurer son destin ! Une existence, un temps cabossée, un allant meurtri, cette battante patentée recouvre des ressources pour rebondir, ici, en Pays Catalan ! Témoignage de vie.

Un destin cabochard.

A sa carrière dans la banque, succède, une vie trépidante de boulangère aux côtés de son époux, à Paris puis Toulouse. Des années de labeur, le couple décide de vendre son négoce. Hélas ! Victime de malversations, le bec enfariné, il se retrouve dans le pétrin ! «Grugés, sans le sou, fallait vite quitter Toulouse pour tourner la page ! Chance ! Mon époux trouve aussitôt un emploi saisonnier à la pâtisserie Begrem à Perpignan.» Relate Nicole. En quête de certitudes quant à l’avenir, elle s’obstinait à rechercher une opportunité de gardiens d’une grande propriété. Clin d’œil du destin ? Fruit du hasard ? Nicole répond à une petite annonce «Recherchons couple pour gardiennage d’une propriété.» Malgré une avalanche de péripéties, une succession d’avatars, qui en auraient dissuadé plus d’un, le couple débarque enfin au Monastir , en Mars 1987.

Le Monastir intrigue et fascine

A la disparition de son épouse, le propriétaire, Jacques Marceille est désemparé. Spontanée, Nicole propose ses services : Prendre en charge la comptabilité du prieuré ainsi que les visites. Comment assumer quand on a comme seule anecdote, la légende de Charlemagne ? Curieuse, Nicole se découvre une véritable passion pour l’Histoire et celle des lieux, la symbolique, l’histoire de l’Art… « Recherches, contacts, rencontres m’ont permis d’étoffer mes connaissances sur ce site. » Évoque-t-elle, modeste. Ainsi, à la fin d’une visite, une mystérieuse dame lui confie simplement : «Le Monastir m’intéresse beaucoup, je travaille au Louvre, si je trouve des documents le concernant je vous les enverrai.» Par la suite, Nicole reçoit de sa part un catalogue du Louvre, une photo d’icône Sainte Hélène et Constantin. Le tout accompagné d’une lettre signée Danielle Gaborit-Chopin, conservatrice général de l’Art Roman au Musée du Louvre.

Le Prieuré n’a pas livré tous ses mystères

Nicole se remémore aussi de confidences de Jacques Marceille : »Lorsque j’étais enfant j’ai trouvé une pièce arabe dans le parc. Mon grand-père m’a indiqué que cette pièce devait provenir du trésor trouvé dans le temps dans la chapelle.» Hasard du destin ou providence ? Quelques jours suivants, un jeune couple en visite, détient un journal daté de 18 Novembre 1851, chiné aux puces dans lequel un article relate la découverte par des maçons dans un creux de pierre de la chapelle, de 76 dinars or frappés par les Califes de Valence. Enfin, Nicole a été témoin privilégiée de l’attrait du 7ème Art pour le Monastir del camp ! Il a connu la gloire lors de tournages : « L’instit » avec Gérard Klein, «Tramontane», une série estivale de TF1 et bien d’autres documentaires… Son goût pour la musique le pousse à accueillir chaque année des concerts du Festival musical du Printemps de l’Aspre cher à Odile Odile Herran et Yves Girmens. Qu’en sera-t-il demain quand ce joyau de l’Art Roman sera vendu ? Clap de fin ? Nicole, véritable pasionaria, plus de trente années de présence en ces lieux, se démène avec d’autres bénévoles pour que ce patrimoine classé demeure ouvert au public.

De mars à mi-septembre : visites le week-end à partir de 15h. à 18h

Pour les visites ​​: Adultes : 3 euros Gratuit pour les moins de 12 ans

Prieuré du Monastir Del Camp à PASSA (66)

Tel 06 70 40 07 89

Suquet de lotte à la catalane

Suquet de rap a la catalana

Par Jean-Luc Modat

A cette époque (i fa temps !)(1) les plages étaient encore presque désertes en Eté. Les dimanches, notre petit famille fréquentait l’une des plus belles criques de la côte catalane blottie dans le secret intime entre Argelès-sur-Mer et Collioure : la plage de l’Ouille. Le temps y semblait suspendu jusqu’au coucher flamboyant du soleil qui s’alanguissait du côté du Canigó. Planté sur la plage, una barraca (2) faite de brics et de brocs ne payait pas de mine… Là, un vieux pêcheur volubile à l’accent aussi rocailleux que les roulis des galets portés par les vagues sur la grève, préparait l’un des plus savoureux et goûteux plat de poissons de notre cuisine catalane… Un merveilleux suquet de peix i marisco ! Aujourd’hui, ce plat merveilleux n’est servi que les jours de fêtes… Je vous livre, ici, mon extraordinaire recette ! (1) Et ça fait longtemps (2) Une baraque

« Mettez du sens dans nos assiettes ! »

Ingrédients

  • 2 Petites queues de lotte (ou des poissons frais de roche) débitées en 4 tronçons
  • 2 ou 3 poignées de palourdes
  • 2 ou 3 poignées de coques
  • 4 ou 5 pommes de terre
  • 2 oignons jaunes
  • Quelques brins de safran 
  • 1 poivron rouge rôti 
  • 1 bouquet garni
  • 1 poignée d’amandes ou 3 càs de poudre d’amande 
  • 3 gousses d’ail + (1 ou 2 gouses pour ailler le pain )
  • 6 verres d’eau + 3 càs de fumet de poisson
  • 1 verre de vin blanc sec
  • 4 brins de persil (facultatif)
  • Poivre 
  • Huile d’olive extra vierge.

4 Personnes Préparation 25 min Cuisson totale 45 min

Préparations

  1. Plonger 1h les coques et palourdes dans un récipient d’eau froide vinaigrée pour bien éliminer le sable. Puis les rincer abondamment sous l’eau froide.
  2. Préparer le fumet de poisson. (6 verres d’eau + 2 càs de fumet de poisson)
  3. Laver, déposer le poivron dans un plat à gratin. Enfourner environ 40/45 min à 180°. Surveiller qu’il ne brûle pas. Le retirer du four l’envelopper dans un papier journal. Au bout de 30 min encore tiède le peler. Le découper en lanières. Réserver. 
  4. Eplucher 4 belles trumfes (pommes de terre) de Cerdagne, les couper en rondelles en tranches épaisses ( 1 doigt) Puis les saisir dans 1 filet d’huile chaude d’un faitout ou une sauteuse. 
  5. Mouiller avec 4 verres de fumet de poisson cuire à feu doux 35 min les pommes de terre .
  6. Pendant ce temps, écraser puis mixer en purée ail, amandes, safran (persil facultatif)
  7. Et quand les pommes de terre sont cuites, verser le restant du fumet, 1 verre de vin blanc et ajouter la préparation ail/amandes/safran/persil. Délayer. Incorporer la lotte, les palourdes et les coques. Cuire à feu moyen 10/12 min maxi.
  8. Faire griller 1 tranche de pain/Personne. Puis frotter chacune avec de l’ail.
  9. Servir le plat à l’assiette avec dessus les lanières de poivrons rôti et accompagné de la tranche de pain aillé. 

i bon profit Amics !

Avec ce plat, je recommande un bon vin blanc minéral très fruité du Domaine Manya-Valentin-Puig de Collioure à déguster avec douceur, affection en partage d’Amitié.

Guy PUIG

Manya-Valentin-Puig

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En France Métropolitaine

Je cuisine et transmets l’héritage de mes ancêtres

Millassos, cannelle et fleur d’oranger

Millassos bunyols amb canyella i flor de taronger

Par Jean-Luc MODAT

(Recettes de cuisine et traditions catalanes)

Au retour de l’école communale, je retrouvais avec bonheur la présence chaleureuse de ma grand-mère. Une émotion souvent flattée par d’alléchants parfums de cannelle, de fleur d’oranger qui auguraient un délicieux goûter ! Ce sont ces souvenirs gourmands que j’aime partager avec vous, toutes ces recettes où transpirent la tendresse du bonheur, sans pour autant succomber à une nostalgie puérile… Hélas ! j’ai égaré cette recette. Què hi farem ! Mala cara quan morirem(1) ! Seulement, à force de ténacité je l’ai découverte dans une vieille revue catalane fondée par Albert Bausil (2) de Mai 1937 consacrée à la cuisine catalane. Ouf ! Je vous offre ici cette recette populaire catalane d’autrefois : Millassos à la fleur d’oranger et à la cannelle qui en ravira plus d’un(e), car sortie des oubliettes. Ce dessert s’apparente au milhàs occitan décliné en de multitudes versions selon les régions. Un dessert ; à l’heure du café, du thé ; en collation… délicieuse à savourer sans retenues ! Faites-vous donc ce plaisir et partagez-le ! Fet a casa, aixo ès bo ! (3)

(1) Qu’y ferons-nous ! Mauvais visage quand nous mourrons – (2) Ecrivain, poète et journaliste roussillonnais – (3) Fait maison ça c’est bon !  

Préparation 15 min Cuisson 25 min + 3 à 4 min friture

Ingrédients pour 10 Millassos

La farine de maïs ce n’est ni la maïzena, ni la fécule de maïs, ni la polenta, ni la semoule de maïs.

  • 230 g de farine de maïs
  • 1 l de lait
  • 1 citron zesté
  • 1 bâton de cannelle
  • 100 g de beurre doux
  • 100 g de sucre semoule
  • 3 càc de fleur d’oranger
  • Huile tournesol pour friture
  • 100 g sucre pour saupoudrer
  • 1 pincée de sel
  • 3 sachets de sucre vanillé

càs = Cuillère à soupe ; càc = Cuillère à café, ≃ = environ

Préparation

Étape 1

  1. Porter à ébullition à 100° une casserole 1 l de lait, 30 g de beurre, 1 pincée de sel

Étape 2

Verser doucement 230 g de farine de maïs tamisée en pluie – Délayer vigoureusement à la spatule en bois (surtout pas au fouet pâtissier!)

Étape 3

  1. Aromatiser du zeste d’1 citron + 1 càs de fleur d’oranger + Incorporer 1 càc de cannelle en poudre + 3 sachet de sucre vanillé. Cuire lentement à petit feu 20 min sans cesser de touiller avec une spatule en bois. Lorsque la préparation est devenue épaisse et se décolle des bords de la casserole. C’est cuit !

Étape 4

  1. Dans 1 plat ou 1 moule profond d’environ 1,5 cm, disposer un torchon, l’enfariner. Verser dessus cette bouillie. Laisser refroidir plusieurs heures à température ambiante. puis découper au couteau de petits carrés ou rectangles, les enfariner légèrement de farine de maïs.

Étape 5

  1. Chauffer du beurre et un peu d’huile les poêler avec précaution et dorer sans brûler 3 à 5 min en les retournant.

Étape 6

  1. Les retirer à l’écumoire – Déposer sur un papier absorbant. Saupoudrer aussitôt de sucre en poudre. Avant de servir les faire caraméliser chaque part à la poêle avec un peu de sucre (facultatif : flamber au cognac). Servir chauds, tièdes ou froids, à l’heure du café, du thé, du goûter ou du dessert. Régalez-vous !

i bon profit Amics !

Textes & photographies ne sont pas libres de droit et sont la propriété © de Jean-Luc MODAT auteur du livre Ma Cuisine Catalane copie/utilisation/reproduction même partielle, n’est pas autorisée, merci de votre compréhension.

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Marcel Julia, figure emblématique de Thuir…

Par Jean-Luc MODAT

Qui oserait soupçonner Marcel JULIA de ne pas être thuirinois de souche, tant il fait parti des figures singulières et emblématiques de cette Ville ? C’est un personnage attachant et incontournable de la vie de l’UST ! J’ai souvenance pour avoir été témoin privilégié d’un certain Vendredi matin où il luttait à contenir ses émotions qui peu à peu, malgré tous ses efforts, le submergeaient. Marcel Julia passait la main… Pour lui, après 48 ans derrière son comptoir, le passé était simple ; le futur, antérieur…

Retour arrière…. Marcel Julia, ancien troisième ligne du RC Narbonne et de l’USAP, vient de signer une mutation en faveur de l’UST. Aussitôt, ce natif de Corneilla del Vercol, s’installe à Thuir avec Hélène son épouse. «A 23 ans, je quitte Corneilla et l’entreprise familiale «Julia-Malet» de machines outils agricoles, dirigée par mon père et mes oncles pour me lancer dans la vie.» C’est le 1 Avril 1959, Marcel et Hélène, succèdent aux époux Farran derrière le comptoir du vieux et minuscule bureau de tabac de la rue du souvenir. C’est alors l’artère commerçante principale du cœur de ville où se concentrent une quarantaine d’échoppes.

Les soirs d’Été, les gens vivent dehors, prennent «la fresca» sur les pas de porte, jusqu’à tard dans la nuit. «En ce temps là, nous ouvrions dés 6h du matin jusqu’au soir 22h. Et puis, chacun prenait davantage de temps pour discuter qu‘aujourd’hui.» Confirme Marcel un tantinet nostalgique. «Dés mon installation, j’ai de suite eu comme clients tous les illustres anciens de l’UST. Ils m’ont initié à la légende du Club !» S’exclame-t-il non sans fierté. Très vite, cet endroit devient rendez-vous des spécialistes du verbe haut, haut lieu des histoires croustillantes, siège incontournable des commentateurs avisés des 4èmes mi-temps qui font et refont les matchs…

Un peu à l’étroit, en 1962, les «Julia» décident d’agrandir leur magasin. Soucieux de diversifications, au tabac, timbres, confiseries, articles de chasse et de pêche, ils intègrent parfums, jouets…et le journal d’ici L’Indépendant.

En 1971, Thuir connaît une importante expansion grâce à l’ouverture de l’hôpital. Les visites des caves Byrrh drainent un flot continu de touristes qui ignore le cœur de ville. Vivoter ou réagir ? Marcel a choisi ! En 1972, il acquiert un cortal aux demoiselles Romeu, bien situé sur un axe stratégique de passage. Il y fait bâtir l’actuel magasin de 100 m2. Là, outre le tabac, on y trouve timbres-poste, cartes postales, L’Indépendant, journaux nationaux et magazines, librairie. Il flaire le bon coup du loto… En 1986, ses enfants, Anne et Marc intègrent l’affaire familiale.

En 2000, le temps de la retraite pour Marcel a sonné ! Son fils lui succède, informatise le magasin, le modernise, toujours épaulé par son père. Aujourd’hui, Marc a décidé de changer d’activité.

Les yeux rougis de mélancolie, Marcel a une tendre pensée pour sa fidèle clientèle. 48 ans ça tisse des liens ! «J’ai décidé de venir chercher mon journal chaque matin ici, bien sûr en tant que client !« Se lance-t-il en guise de défi comme pour ne pas abandonner ce qu’il a su créer et faire prospérer… Aujourd’hui, des années ont passé. Une seule rescapée subsiste de la belle équipe de Marcel Julia : La pétulante Marlène ne s’est jamais départie de son sourire. Elle anime avec brio une aussi belle équipe qui accompagne Béatrice, Didier Maris et perpétuent et cultivent l’âme qui animait ce magasin : L’accueil !

L’extraordinaire légende de la Dona d’aigua

Je vais, ici, vous conter l’extraordinaire histoire de la dona d’aigua (femme de l’eau)! S’il existe d’innombrables légendes, celle-ci m’a été révélée par le vieux Manel, ancien et émérite joueur de flabiol (*) à la célèbre Mitja Cobla Germanor du veïnat de Politg du village de Camelas au cœur des Aspres

Création : Texte & illustrations Jean-Luc Modat 2024

Photo Jean-Luc Modat légende de la Dona d’aigua (Tous droits réservés)

C’était une belle soirée claire et chaude de Juillet. Dans le ciel scintillaient des myriades d’étoiles, Manel Marti et moi prenions la fresca (*) sur son pas de porte au carrer de la foun à Thuir… Depuis mon plus jeune âge, Manel m’initiait à l’observation des constellations. Nous partagions de longues soirées d’Été à scruter la voûte céleste, fréquemment traversée par d’éclatantes traînées lumineuses d’étoiles filantes… Ça nourrissait mes rêves infantiles de présent et d’avenir… Quoique d’apparences humbles, c’était un homme très érudit, un sage animé du bon sens paysan. Le regard franc, le verbe rocailleux catalan, au milieu d’un visage buriné par le temps se pavanaient de grosses moustaches circonflexes qui dissimulaient un petit sourire malicieux…

Allez donc savoir ! Pourquoi notre conversation a-t-elle abouti à cette mystérieuse histoire? 
-« Ecoute, Nin » m’invite Manel (il hésite) puis poursuit…
« A quelques kilomètres du village de Sainte Colombe de la Commanderie, direction sud-ouest, sur le chemin du Correch d’en Modat, ce petit torrent aride des Aspres qui conflue avec la Canterrane à Mirmanda en amont de Terrats« 
Le vieux Manel marque un temps d’arrêt ( bien conscient de divulguer là, un secret) « Je te demande de n’en parler à personne ! « 

(1) Prendre le frais (2) En Catalogne, orchestre populaire utilisé pour interpréter la sardane

Jacquiesce d’un hochement de tête. Confiant, il continue son récit. « Il y a encore quelques lustres, l’eau y avait formé un profond gouffre cristallin environné d’une végétation luxuriante. Il n’était pas recommandé d’y rôdailler l’Angelus du soir sonné. Seuls ne s’aventuraient que quelques chercheurs étourdis d’escargots ou qu’une poignée d’intrépides cueilleurs d’asperges sauvages! »

Bouché bée, je buvais chacune de ses paroles, impatient de connaître la suite de cette fantastique histoire.
« 
En ces lieux sauvages, vivaient des fées encantadas, des nymphes d’une extraordinaire beauté, Condamnées à vivre sous l’eau pendant le jour.  Aux premiers jours du Carême, par nuits de clair de lune,  ces bugaderes (lavandières) lavaient à grands coups de battoirs leurs tuniques blanches transparentes, les étalaient sur l’herbe, chantaient doucement et dansaient subtilement. « 

le lac Lanoux photo 6 La Gazette Catalane.jpg

« A cette époque, les bergers surveillaient leurs troupeaux nuit et jour. Une nuit, un jeune pastoureau, s’assoupit sur les berges à la fraîcheur que prodiguait la proximité de ce gouffre…  Soudain, il fut réveillé par des belles voix douces… Presto, il se cacha, tapi dans un fourré de genêts. De là, intrigué, il découvrit de graciles naïades brunes aux beaux cheveux longs, jambes et pieds nus, dansaient aux sons d’une musique étrange et enchanteresse. Parmi toutes, l’une d’entres elles attira le jeune chevrier. Celle-ci le débusqua dans sa cachette, mais sans le trahir, elle continua sa danse encore plus exaltante jusqu’au premier coup de l’Angelus du matin. dés lors, le chaste berger ne pensa qu’à cette sublime créature qu’il rencontra à nouveau la nuit d’après au même endroit. Le pâtre lui déclara sa flamme et la demanda en mariage. Cette belle créature lui fit jurer que jamais, en aucune circonstance, il ne n’évoquerait ses origines de dona d’aigua. »

« Je ne l’ai plus jamais revue ! » Soupira le vieux Manel… puis poursuivit la voix quelque peu étranglée. « Le lendemain et les jours suivants, j’ai pleuré de tout mon corps au bord du gouffre. De mes larmes tombées au sol a jailli un rosier sans épines aux belles fleurs rouges de l’Amour éternel. Chaque nuit de la Saint Jean je me rends en ces lieux pour offrir et jeter une poignée de pétales de rose à ma bien-aimée. «  Les yeux rougis d’émotion le vieux Manel me chargea cette nuit-là de relater son extraordinaire histoire seulement quand il aurait rejoint sa bien aimée dans l’Eternité… Ainsi fût fait !

Création : Texte & illustrations Jean-Luc Modat 2024

( tous droits réservés. )

Civet de sanglier traditionnel catalan de Thuir les Aspres

Civet de senglar tradicional català de Thuir als Aspres

Un plat d’exception pour vos fêtes !

Son timbre se nourrit de rafales de vent, du chant grésillant des cigales ; son intonation se teinte d’azur, sa faconde s’illumine de soleil ; ses accords truculents fleurent bon les terroirs du Roussillon, les senteurs sylvestres des Pyrénées, les embruns marins de Méditerranée, Voilà ce Sud exubérant que j’aime… Pour chanter à l’unisson notre bel accent catalan qui offre à nos voix de si chaudes couleurs, d’éclatantes dispositions à chaque mot ! Je sais cet accent indissociable de la nostra terra (1), de notre cuisine typique catalane, de notre culture ancestrale, des Traditions de notre beau Roussillon ! Es Aixín ! Què hi farem ? (2)

Pour 6 Pers. Prépa. 30 min Cuisson 3 h 30

Ingrédients

  • 2 kg de viande de sanglier
  • 4 carottes + 2 oignons + 3 gousses d’ail + 6 échalotes
  • 4 clous de girofle + 1 càc de cannelle
  • 3 càs de vinaigre de Banyuls
  • Le zeste d’1 orange non traitée
  • 1 petite boite de coulis de tomate
  • 1 bouteille vin rouge corsé (Aspres, Agly, Collioure)
  • 1 petit verre de cognac ou d’armagnac
  • 2 verres de rancio ou (Maury, Banyuls, Rivesaltes)
  • 2 carrés de chocolat noir (facultatif)
  • Thym, laurier, 8 baies de genièvre, 8 grains de poivre
  • 2 tranches de poitrine poivrées découpées en dés
  • 2 Ventrèches découpée en lardons
  • Huile d’olive
  • 2 càs de farine
  • Cèpes frais en saison ou surgelés (selon saison)
  • 1 sachet de champignons secs.

Préparation

L’avant-veille

Sortir du frigo le morceau de sanglier au moins 1 h à température ambiante. Puis débiter cette viande en morceaux réguliers (4/5 cm environ) à déposer dans une terrine creuse. Verser 2 càs d’huile d’olive puis ajouter 1 oignon et 2 échalotes émincés, 3 gousses d’ail en chemise écrasées, carottes coupées en morceaux, thym, laurier, 6 grains de poivre, 6 baies de genièvre, 3 clous de girofle. 1 càc de cannelle, Bien mélanger. Couvrir 2 verres de vin rouge et 2 de rancio à hauteur. Couvrir d’un film alimentaire, laisser mariner 48 h au frigo. Tourner la viande 1 fois par jour.

La veille

Egoutter sur papier absorbant la viande. Verser et filtrer la marinade au chinois au-dessus d’une casserole, et réserver. Laisser égoutter les garnitures, retirer les carottes. réserver.

Réhydrater à l’eau tiède 1 h les champignons secs puis les rincer, réserver.

Découper la ventrèche en lardons, la poitrine poivrée en dés. Les saisir dans la sauteuse avec 1 oignon et 2 échalotes émincés. Remuer. Retirer réserver.

Dans 1 càs d’huile d’olive bien chaude d’une sauteuse faire colorer 6 à 10 min à feu vif les morceaux de sanglier sur toutes leurs faces. Retirer réserver au chaud.

Dans cette cocotte verser la garniture de la marinade bien égouttée la faire suer 5 min à feu doux sans coloration, bien remuer. Verser ventrèche et poitrine poivrée poursuivre 5 min.

Incorporer les morceaux de viande, saupoudrer de farine, laisser cuire 3 min en mélangeant. Ajouter la marinade, mélanger. Dès cet instant si la sauce bout à ce moment-là, il risque d’apparaître de petits éléments de sang coagulé et des grumeaux.

Ajouter le coulis de tomate. Laisser brunir la viande au feu quelques minutes puis couvrir avec le vin, 1 petit verre de cognac, 1 càc de cannelle.

Ajouter le zeste de l’orange prélevé au zesteur (ou au couteau-économe ) en évitant le ziste (la membrane blanche intérieure au goût amer).

Nettoyer les cèpes frais ou si surgelés : Porter à ébullition une casserole d’eau. Jeter les cèpes encore surgelés dans cette eau bouillante. A la reprise de l’ébullition compter 45 secondes puis verser à égoutter dans une passoire. Faire chauffer de l’huile dans une poêle. verser et saisir les champignons en remuant. Verser dans la cocotte. Mélanger.

Laisser mijoter à feu très très doux pendant 3 h couvercle entrouvert. Au terme, enrichir des carrés de chocolat qui donneront au civet douceur et onctuosité. Laisser le chocolat se dissoudre dans la sauce, éteindre le feu puis laisser reposer une nuit.

Le lendemain

Réchauffer tout en douceur pour ne pas agresser la viande et sa sauce. J’ai présenté mon civet de sanglier accompagné de bonnes pommes de terre de Cerdagne cuites en vapeur ou au four. Bon profit !

Si vous ne disposez pas un morceau de sanglier proveant d’un proche chasseur, vous pouvez en commander chez les 3 Llatas à Perpignan

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Henry TUILAGI & Jean-Luc MODAT Passeurs de Mémoires et de Traditions

« Un Peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines » Evoquait Marcus Garvey. Henry est Samoan ; Je suis Catalan. En échangeant, nous avons découvert que nous partagions en commun le devoir naturel de transmettre nos cultures respectives par les Arts culinaires Samoanes et Catalanes.

Nous apprenons de nos racines

Le célèbre Henry Tuilagi (ancien joueur talentueux de l’USAP) n’a de cesse de cultiver ses racines par la transmission de la culture et des traditions iliennes samoanes par le prisme de son entreprise Chief’s Events. Son Art culinaire invite à la découverte des saveurs du Pacifique ! Des plats traditionnels, le cochon cuit au umu, le fa’ausi… Aux Samoa, le rituel du repas familial est une institution, au centre de la vie sociale et des Traditions !

Au bout de nos fourchettes, nos racines

Je suis moi aussi ancien joueur de l’USAP rien de comparable avec Henry tant dans les mensurations que pour la carrière ! Cependant, en toute humilité je m’investis pour la transmission de la culture populaire catalane, de la mémoire car sur ce territoire du Roussillon se joue aussi en filigrane le besoin de maintenir une identité Catalane vivante qui tend avec le temps à s’effilocher ! Promouvoir la cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de la mémoire, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines !

Service traiteur HENRY TUILAGI – CHIEF’S EVENTS Perpignan Tél 0647445853  Mail chiefsevents66@gmail.com -https://chiefs-events.eatbu.com/?lang=fr#map

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En France Métropolitaine

Notre gastronomie, reflet de notre identité

Les Aspres menacées par des appétits spéculatifs?

Sur cette terre qui n’avait rien pour elle, sur cet aride piedmont rugueux, accablé de soleil, battu aux quatre vents, des générations de vignerons de caractère, se sont éreintées à tirer le meilleur parti de ces Aspres. Force de courage, labeur et Amour, ces pauvres sols ingrats ont donné une nature ô combien généreuse ! Partout ici, la vigne. Elle court les coteaux ocres, dévale les terrasses graveleuses, dégringole jusqu’aux vallons à galets roulés… piqués, ça et là, de fiers cyprès élancés. Ce paysage préservé (*) se donne un petit air Toscan ! Aaahhhh ! Ici, tout invite à la douceur de vivre… Ce ne sont pas les cigales qui me contrarieront ! Pourtant…

Les Aspres (Photo La Gazette Catalane)

Pourtant ces Aspres sauvageonnes jusqu’alors miraculeusement préservées seraient les proies de spéculateurs et de projets destructeurs du patrimoine paysager, aux conséquence ravageuses sur le tourisme rural et surtout sur la viticulture… Agrophotovoltaïque et les aérogénérateurs ! Là, entre Terrats et Fourques bien en évidence telles des verrues sans vergognes des serres surmontées de panneaux chinois photovoltaïques devraient être installées sur 80 hectares d’un vignoble exceptionnel. Conséquences ? Les risques de déclassification de l’appellation AOC Côte du Roussillon Village Les Aspres pour ce territoire. Par delà, il existe encore de très nombreux projets d’implantations d’éoliennes face au Canigou. comme celui (en sommeil) du parc de six aérogénérateurs sur la commune de Passa.… Les porteurs de ces projets attendraient-ils l’opportunité de l’indifférence somnolente ou l’absence de réaction des populations et des citoyens pour (re)sortir de terre ? Ne serait-il pas temps , que nous, les citoyens qui conservons encore quelques onces de conscience, nous nous réveillons de la léthargie ou l’anesthésie dans lesquelles nous sommes plongés et invités chaque jour à y demeurer par un système très très élaboré ?

Jean-Luc Modat – La Gazette Catalane

Castelnou – Créateurs en Fête !

CASTELNOU – Dimanche 7 Août à partir de 10h jusqu’à 21h le délicieux et pittoresque village s’anime avec les « Créateurs en Fête !« .

OLYMPUS D L’un des plus beau village du Pays Catalan et de France

Un rendez-vous incontournable dans les ASPRES….sous les canisses des cabanons du Marché Pittoresque de Castelnou plus d’une quinzaine d’artistes créateurs…sculpteurs, potiers, céramistes bijoutiers, art du cuir….présenteront leurs œuvres en ce lieu d’exception.

Le Marché pittoresque de Castelnou

Nul ne peur passer sous silence la venue de la Cave de Terrassous et le plaisir d’animer une présentation de ses crus agrémentée d’une dégustation.

« L’Antic Auto Club Catalan » présentera une super exposition de voitures anciennes à proximité du Marché Pittoresque. Avis aux amateurs!!!

Enfin, Jean Luc MODAT sera lui aussi présent pour présenter et dédicacer son dernier livre « Ma Cuisine Catalane ». Un recueil de recettes populaires catalanes aux empreintes paysannes qui vous enchantera!!!

Cahier de recettes familiales & Traditionnelles

Quel bonheur de pouvoir vous rencontrer, d’échanger avec vous ! Ces moments-là privilégiés, transpirent l’authenticité ; exhalent la gentillesse, la délicatesse… Lors de ces rendez-vous dédicaces, je suis toujours agréablement surpris de vous savoir si nombreux à témoigner votre attachement à cette cuisine populaire catalane, vivante, gouteuse, rustique, élaborée et raffinée ! Méditerranéenne et Pyrénéenne ses recettes magnifient les saveurs des bons produits de nos paysans et artisans des terroirs du Pays Catalan.

Nous apprenons de nos racines

Promouvoir cette cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines ! Simple, généreuse, elle s’impose comme une cuisine d’aujourd’hui parmi les plus créatives et originales des cuisines méditerranéennes. Elle puise son authenticité, ses inspirations, son essence dans les traditions et dans la générosité de chaque Catalan !

Où se procurer le livre ? D’abord le commander chez votre libraire

Vous souhaitez l’offrir à un(e) Amie, un être cher, vous faire plaisir en vous l’offrant… Je vous le dédicace et vous l’envoie par La Poste chez vous !

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Emission Côtés Saveurs France Bleu Roussillon consacrée à Ma Cuisine Catalane

Cahier de recettes familiales & Traditionnelles

ECOUTEZ EN PODCAST L’EMISSION

Côtés Saveurs France Bleu Roussillon Vendredi 8 Juillet 2022

Quel bonheur de pouvoir rencontrer les auditeurs lors de ce rendez-vous ! Dans les studios radio de France Bleu Roussillon je vous savais nombreux à écouter cette émission « Côtés Saveurs » consacrée à « Ma Cuisine Catalane » animée par Eric Hirschi ! J’ai eu plaisir à partager, à témoigner de mon attachement à cette cuisine populaire catalane, vivante, gouteuse, rustique, élaborée et raffinée ! J’ai aussi rendu hommage aux personnages singuliers qui ont éveillé et cultivé mon amour pour ce territoire lové entre Pyrénées et Méditerranée… Jordi Barre, Joan Cayrol, Eliane Comelade, Adrienne Cazeilles…

Receptes familiars d’ahir, meus d’avui, tradicionals de sempre

(Recettes familiales d’hier, personnelles d’aujourd’hui , traditionnelles de toujours)

Nous apprenons de nos racines

Promouvoir cette cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines ! Simple, généreuse, elle s’impose comme une cuisine d’aujourd’hui parmi les plus créatives et originales des cuisines méditerranéennes. Elle puise son authenticité, ses inspirations, son essence dans les traditions et dans la générosité de chaque Catalan !

Vos propositions : Tel 07 77 28 64 13 ou Mail : jeanluc.modat@bbox.fr

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