Thuir : Le monde merveilleux des souris de Michèle Manent

(Article original rédigé par Jean-Luc Modat le 3 février 2015)

A l’heure où nombreux sont ceux qui aspirent à une retraite pépère, ( pour le cas, mémère ), Michèle Manent s’était découvert une âme créatrice et entrepreneuriale. Souvent les jours de marché à Thuir elle tenait sont étal. Discrètement, sans un bruit, Michèle s’en est allée vers son monde merveilleux, un jour d’Avril 2022. Rétrospective

Les belles histoires débutent toutes par «Il était une fois…» Celle de Michèle Manent s’était pourtant mal engagée. Proche de l’âge de la retraite, en 2011, elle saisit  l’opportunité d’un plan social d’entreprise pour anticiper son départ à la retraite. Passée l’euphorie du ressenti de liberté, d’indépendance, de fin des contraintes, en femme active et indépendante, elle traquait la routine de crainte qu’elle ne s’installe dans sa vie. «Que faire de mes dix doigts ? Je recherchais une occupation pour meubler mon temps libre sans avoir rien défini.» Evoquait-elle et de rajouter. «J’ai toujours créé. Pour Pâques, je tricotais de petits lapins sympa pour les membres de ma famille.» Le résultat ne la satisfait pas : «Je trouvais que mon lapin avait une drôle de trombine.» Confiait-elle. Elle détricotait alors : «Mais en le défaisant, ça a fait une souris !» Sa passion était née. «Au début mes p’tites souris étaient simples puis je les ai améliorées, stylisées, déclinées en catalanes. Ça a plu et c’est parti comme ça.» Relatait la pétulante Michèle.

Du loisir au métier de « souricière » !

Michèle MANENT Photo JEAN-LUC MODAT

De ce hobby, Michèle en a fait profession, se découvrant une âme entrepreneuse sans vraiment se prendre au sérieux : «Le monde des souris» était né. Depuis, ses créations uniques ne cessaient de voyager : Allemagne, Grande-Bretagne, Etats Unis… Elle les vendait aussi sur le marché de Thuir (les samedis), en Eté à Torreilles, Barcarés, St Cyprien… Son inspiration ? Elle la puisait dans la vie de tous les jours. «Quand je démarre une création j’ai hâte de la terminer. Tricoter, c’est très reposant, l’imaginaire s’éveille. Une idée en entraîne toujours une autre. Si je peux confectionner des souris à la demande, je préfère qu’elles naissent de mon inspiration. Il me faut le feeling.» Révèlait l’artiste qui pourrait avoir fait sienne cette phrase de l’écrivain français Louis Nucéra : « La vie est comme un miroir. Si tu lui souris, elle te renvoie ton image. » 

Le Monde des souris de Michèle Manent
Le Monde des souris de Michèle Manent

Mar i Munt recepta dels pescaires

Mer et Montagne Recette des pêcheurs

Par Jean-Luc Modat

(Recettes de cuisine et traditions catalanes)

Nous portons tous en nous, parfois ou souvent à notre insu, les empreintes des mémoires familiales… Parmi mes origines, celles enracinées à La Bisbal dans l’Empordà, (région de Catalogne) d’où étaient originaires mes aïeux, mes arrières grands parents. Comme une évidence, l’un des plats emblématiques des pêcheurs de l’Empordà, Mar i munt (1), fait sens en moi ! Ce plat singulier est une sublime et singulière alchimie de saveurs contrastée des rencontres improbables de poissons, crustacés, viande avec même parfois des escargots ou des coquillages. Aqui, els pescaires eren també hortolans o viticultors(2) Traditionnellement Mar i Munt était cuisiné par les pêcheurs de nos côtes le plus simplement possible sans fioritures dans un plat en terre comme ma grand-mère Mamie Rose i al meu padri Marti le faisaient. Vous souhaitez émoustiller les papilles gourmandes autour de votre table ? Brisez les habitudes osez les Traditions !

(1) Mer et montagne (2) Ici, les pêcheurs étaient aussi jardiniers ou vignerons

Préparation : 35 min. Cuisson totale : 75 min

Ingrédients pour 4 personnes 

  • 4 hauts de cuisse de poulet ou 2 hauts et 2 cuisses
  • 4 râbles de lapin ou Un 1/2 lapin
  • 2 tranches de ventrèches séchées poivrées
  • 2 joues de porc désossée (Facultatif)
  • 4 gambas ou 4 langoustines ou crevettes crues
  • 4 belles tranches de lotte
  • 3 beaux calamars de Méditerranée ou
  • 500/800 g d’anneaux de calamar
  • 1 citron non traité
  • 2 / 2 oignons jaunes
  • 1 petite boite de tomate au jus (en saison 2 tomates mûres)
  • 300/500 g de moules d’Espagne
  • Laurier, thym, romarin, cannelle, sel, poivre,
  • 2 verres de Rancio
  • 1/2 verre de cognac
  • Pour la Picada :
    • 5 gousses d’ail
    • Un peu de persil,
    • Poudre d’amande
    • 2 carrés de chocolat noir
    • 1 pincée de safran
    • 1 tranche de pain.

Je dois bien vous le confesser… Oui ! C’est vrai, j’ai fait une entorse à cette recette originelle familiale : La substitution du plat en terre par la sauteuse professionnelle en inox ! Juste pour ses performances de cuisson homogène. J’espère que vous me le pardonnerez cet écart !

Préparation

Passer sous l’eau les anneaux de calamar. Egoutter, verser dans un saladier, presser un citron. Mélanger.

Dans l’huile chaude d’une poêle faire revenir successivement dans l’ordre : Poulet, lapin, ventrèche débittée, lotte. Au fur et à mesure disposer ces ingrédients dans une grande sauteuse. Saisir les gambas (2 min) les réserver à part avec la lotte.

Sofregit : Dans la poêle faire blondir l’oignon et l’ail émincés, verser la boîte de tomate au jus. Ajouter laurier, thym, cannelle, safran. A feu vif laisser compoter 10 min.

Verser le sofregit dans la sauteuse sur les morceaux de viande revenus. Ajouter les calamars. Verser 1/2 verre de cognac, 2 verres de Rancio. La sauce doit affleurer les ingrédients sans les recouvrir. Porter à ébullition puis poursuivre gentiment à couvert 35/40 min à feu moyen.

Pendant ce temps, réaliser la Picada : Mixer ensemble : 2/4 gousses d’ail, pain émietté, persil effeuillé, amande, safran, chocolat. Délayer la picada avec un peu de sauce prélevée de la cuisson du plat.

La verser à la préparation, cuire 10 min puis ajouter dessus les gambas, les moules nettoyées, la lotte et parfaire la cuisson 5/8 min puis éteindre le feu, couvrir, laisser infuser quelques minutes avant de servir.

Accords Plat / vin : Pour sublimer ce plat à partager en famille ou entre Amis, choisir parmi les vins blancs fruités Côtes du Roussillon.

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Suquet de lotte à la catalane

Suquet de rap a la catalana

Par Jean-Luc Modat

A cette époque (i fa temps !)(1) les plages étaient encore presque désertes en Eté. Les dimanches, notre petit famille fréquentait l’une des plus belles criques de la côte catalane blottie dans le secret intime entre Argelès-sur-Mer et Collioure : la plage de l’Ouille. Le temps y semblait suspendu jusqu’au coucher flamboyant du soleil qui s’alanguissait du côté du Canigó. Planté sur la plage, una barraca (2) faite de brics et de brocs ne payait pas de mine… Là, un vieux pêcheur volubile à l’accent aussi rocailleux que les roulis des galets portés par les vagues sur la grève, préparait l’un des plus savoureux et goûteux plat de poissons de notre cuisine catalane… Un merveilleux suquet de peix i marisco ! Aujourd’hui, ce plat merveilleux n’est servi que les jours de fêtes… Je vous livre, ici, mon extraordinaire recette ! (1) Et ça fait longtemps (2) Une baraque

« Mettez du sens dans nos assiettes ! »

Ingrédients

  • 2 Petites queues de lotte (ou des poissons frais de roche) débitées en 4 tronçons
  • 2 ou 3 poignées de palourdes
  • 2 ou 3 poignées de coques
  • 4 ou 5 pommes de terre
  • 2 oignons jaunes
  • Quelques brins de safran 
  • 1 poivron rouge rôti 
  • 1 bouquet garni
  • 1 poignée d’amandes ou 3 càs de poudre d’amande 
  • 3 gousses d’ail + (1 ou 2 gouses pour ailler le pain )
  • 6 verres d’eau + 3 càs de fumet de poisson
  • 1 verre de vin blanc sec
  • 4 brins de persil (facultatif)
  • Poivre 
  • Huile d’olive extra vierge.

4 Personnes Préparation 25 min Cuisson totale 45 min

Préparations

  1. Plonger 1h les coques et palourdes dans un récipient d’eau froide vinaigrée pour bien éliminer le sable. Puis les rincer abondamment sous l’eau froide.
  2. Préparer le fumet de poisson. (6 verres d’eau + 2 càs de fumet de poisson)
  3. Laver, déposer le poivron dans un plat à gratin. Enfourner environ 40/45 min à 180°. Surveiller qu’il ne brûle pas. Le retirer du four l’envelopper dans un papier journal. Au bout de 30 min encore tiède le peler. Le découper en lanières. Réserver. 
  4. Eplucher 4 belles trumfes (pommes de terre) de Cerdagne, les couper en rondelles en tranches épaisses ( 1 doigt) Puis les saisir dans 1 filet d’huile chaude d’un faitout ou une sauteuse. 
  5. Mouiller avec 4 verres de fumet de poisson cuire à feu doux 35 min les pommes de terre .
  6. Pendant ce temps, écraser puis mixer en purée ail, amandes, safran (persil facultatif)
  7. Et quand les pommes de terre sont cuites, verser le restant du fumet, 1 verre de vin blanc et ajouter la préparation ail/amandes/safran/persil. Délayer. Incorporer la lotte, les palourdes et les coques. Cuire à feu moyen 10/12 min maxi.
  8. Faire griller 1 tranche de pain/Personne. Puis frotter chacune avec de l’ail.
  9. Servir le plat à l’assiette avec dessus les lanières de poivrons rôti et accompagné de la tranche de pain aillé. 

i bon profit Amics !

Avec ce plat, je recommande un bon vin blanc minéral très fruité du Domaine Manya-Valentin-Puig de Collioure à déguster avec douceur, affection en partage d’Amitié.

Guy PUIG

Manya-Valentin-Puig

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En France Métropolitaine

Je cuisine et transmets l’héritage de mes ancêtres

Recette familiale de la bullinada

Par Jean-Luc Modat

La bullinada est l’un des plats emblématiques du Pays Catalan ! Ce plat dels pescaires dels estanys (des pêcheurs des étangs) est traditionnellement préparé avec des anguilles ou des poissons au rebut. Comme il est quasi impossible de nos jours de se procurer des anguilles il est donc nécessaire de les remplacer par des poissons variés de roche et de pleine mer. (baudroie, merlan, grondin, rouget, vives…) et des fruits de mer (moules, coques, palourdes….) cuits dans une sauce blanche à base de pommes de terre, légèrement pimentée et safranée. C’est sa cuisson à gros bouillon qui révèle à ce plat son goût si particulier d’où sa dénomination bullinada !

Notre gastronomie est aussi notre culture

C’était un lieu bucolique où le temps semblait suspendu, intemporel. Seuls les oiseaux osaient s’aventurer à déranger le silence et la quiétude de ce petit coin de paradis, lové sur les rivages de l’étang de Salses… C’est ici, à l’âge tendre des escapades buissonnières que j’ai découvert l’univers dels pescaires dels estanys de la Font del Port à Saint-Hippolyte. Là, j’ai encore le souvenir vivace d’avoir pris une belle bouffée de Bonheur à la barraca d’en zidro, émérite pêcheur d’anguilles. Oh ! Le partage simple d’une extraordinaire bullinada avec mes copains d’alors m’avait fait découvrir l’intensité ces moments où l’Amitié est bonne à partager…

Pour 4 personnes Préparation : 35 min Cuisson : 35 min

Ingrédients

1,5 kg de poissons de Méditerranée selon les arrivages de pêche parmi : rascasse, grondin, rouget, merlan, baudroie (lotte) congre, vives…

8 têtes d’ail

1,5 kg pommes de terre de Cerdagne

1 kg de moules d’Espagne + 3 poignées de palourdes

1 verre de vin blanc

1/2 cuillère à café de safran en poudre + 1 pincée de piment moulu

1 càs de saindoux, 2 càs de farine, 2 càs d’huile d’olive

Réalisation

Eplucher débiter les pommes de terre en rondelles 0,5cm épais. Trancher grossièrement le bouquet de persil plat. Ecailler, vider, tronçonner les poissons, Réserver. Faire un court bouillon avec les têtes de poisson + laurier Gratter, ébarber les moules les faire juste ouvrir à feu vif Récupérer le jus des moules et le court bouillon et filtrer Frotter l’intérieur du faitout de sagí. (saindoux) Disposer au fond la 1ère couche de pommes de terre – Persiller, fariner (1 càc), safran, 1 pincée de piment moulu Disposer dessus une couche de poissons avec les gousses d’ail Alterner les couches pomme de terre / poisson Finir par une couche de pommes de terre farinée persillée Ajouter une branche de thym frais. Mouiller jusqu’à affleurer de la dernière couche. avec le jus des moules + bouillon de poisson+ vin blanc. Couvrir. Porter à ébullition feu vif 25 min puis 10 min feu moyen.

Griller de belles tartines de pain les frotter à l’ail. Disposer une tranche au fond des assiettes et servir la Bullinada dessus.

Marcel Julia, figure emblématique de Thuir…

Par Jean-Luc MODAT

Qui oserait soupçonner Marcel JULIA de ne pas être thuirinois de souche, tant il fait parti des figures singulières et emblématiques de cette Ville ? C’est un personnage attachant et incontournable de la vie de l’UST ! J’ai souvenance pour avoir été témoin privilégié d’un certain Vendredi matin où il luttait à contenir ses émotions qui peu à peu, malgré tous ses efforts, le submergeaient. Marcel Julia passait la main… Pour lui, après 48 ans derrière son comptoir, le passé était simple ; le futur, antérieur…

Retour arrière…. Marcel Julia, ancien troisième ligne du RC Narbonne et de l’USAP, vient de signer une mutation en faveur de l’UST. Aussitôt, ce natif de Corneilla del Vercol, s’installe à Thuir avec Hélène son épouse. «A 23 ans, je quitte Corneilla et l’entreprise familiale «Julia-Malet» de machines outils agricoles, dirigée par mon père et mes oncles pour me lancer dans la vie.» C’est le 1 Avril 1959, Marcel et Hélène, succèdent aux époux Farran derrière le comptoir du vieux et minuscule bureau de tabac de la rue du souvenir. C’est alors l’artère commerçante principale du cœur de ville où se concentrent une quarantaine d’échoppes.

Les soirs d’Été, les gens vivent dehors, prennent «la fresca» sur les pas de porte, jusqu’à tard dans la nuit. «En ce temps là, nous ouvrions dés 6h du matin jusqu’au soir 22h. Et puis, chacun prenait davantage de temps pour discuter qu‘aujourd’hui.» Confirme Marcel un tantinet nostalgique. «Dés mon installation, j’ai de suite eu comme clients tous les illustres anciens de l’UST. Ils m’ont initié à la légende du Club !» S’exclame-t-il non sans fierté. Très vite, cet endroit devient rendez-vous des spécialistes du verbe haut, haut lieu des histoires croustillantes, siège incontournable des commentateurs avisés des 4èmes mi-temps qui font et refont les matchs…

Un peu à l’étroit, en 1962, les «Julia» décident d’agrandir leur magasin. Soucieux de diversifications, au tabac, timbres, confiseries, articles de chasse et de pêche, ils intègrent parfums, jouets…et le journal d’ici L’Indépendant.

En 1971, Thuir connaît une importante expansion grâce à l’ouverture de l’hôpital. Les visites des caves Byrrh drainent un flot continu de touristes qui ignore le cœur de ville. Vivoter ou réagir ? Marcel a choisi ! En 1972, il acquiert un cortal aux demoiselles Romeu, bien situé sur un axe stratégique de passage. Il y fait bâtir l’actuel magasin de 100 m2. Là, outre le tabac, on y trouve timbres-poste, cartes postales, L’Indépendant, journaux nationaux et magazines, librairie. Il flaire le bon coup du loto… En 1986, ses enfants, Anne et Marc intègrent l’affaire familiale.

En 2000, le temps de la retraite pour Marcel a sonné ! Son fils lui succède, informatise le magasin, le modernise, toujours épaulé par son père. Aujourd’hui, Marc a décidé de changer d’activité.

Les yeux rougis de mélancolie, Marcel a une tendre pensée pour sa fidèle clientèle. 48 ans ça tisse des liens ! «J’ai décidé de venir chercher mon journal chaque matin ici, bien sûr en tant que client !« Se lance-t-il en guise de défi comme pour ne pas abandonner ce qu’il a su créer et faire prospérer… Aujourd’hui, des années ont passé. Une seule rescapée subsiste de la belle équipe de Marcel Julia : La pétulante Marlène ne s’est jamais départie de son sourire. Elle anime avec brio une aussi belle équipe qui accompagne Béatrice, Didier Maris et perpétuent et cultivent l’âme qui animait ce magasin : L’accueil !

Salpiquet de mongetes

(Saupiquet de haricots)

Par Jean-Luc Modat

Recepta de la meva padrina

Ce plat généreux invite au partage complice entre amis ou en famille ! J’ai déniché cette belle recette dans un vieux cahier quelque peu défraichi de ma grand-mère, Mamie Rose… Si autrefois, dans ce salpiquet de mongetes, quelques rares et misérables morceaux de viande nageaient dans les haricots ; là, il faut convenir que cette version est bien plus enrichie. Le salpiquet de mongetes !  Ben porcajat  i ben arragat (bien garni de viande de porc et bien accommodé) ! Si vous le souhaitez, nous allons partager ( ici et dans l’intimité de votre lecture) quelques petits secrets familiaux qui subliment ce magnifique plat traditionnel. A l’évidence, il émoustillera les appétits et ravira tous les palais, même les plus récalcitrants ! En avant la musique !!! Et à vos tabliers !

Je cuisine et transmets l’héritage culinaire de mes ancêtres

Préparation 25 min Cuisson 95 min

Le marché (Pour 4 personnes)

Salpiquet de mongetes (Saupiquet de haricots) Ma Cuisine Catalane d’hier et d’aujourd’hui ©Jean-Luc MODAT

Favoriser les charcuteries artisanales catalanes

élaborées chez votre charcutier à partir de porcs avec l’accent d’aqui !

  • 500 g de saucisse fraîche ou (saucisse sèche bien sûr catalanes) à débitter en morceaux
  • 2 petites cuillères à soupe de sagi (Saindoux)
  • 1 petit talon de jambon sec rance à débiter en petits morceaux
  • 2 boudins catalans (1 blanc + 1 noir )
  • 3 belles tranches de ventrèche à tailler en morceaux
  • 2 verres de Rancio sec
  • 1 petite boite (400 g) de tomate concassée
  • 450 g de mongetes (haricots blancs secs)
  • 2 oignons + 2 têtes d’ail
  • 1 bouquet garni (Thym, laurier) + 3 à 4 brins de persil
  • Sel, poivre

Réalisation

Salpiquet de mongetes (Saupiquet de haricots) Ma Cuisine Catalane d’hier et d’aujourd’hui ©Jean-Luc MODAT

La veille

Faire tremper les mongettes une nuit (pas plus !) dans 1 grand saladier d’eau froide

Si besoin – Certaines personnes digèrent difficilement les haricots blancs il suffit d’ajouter 1 cuillère à café de bicarbonate de soude dans l’eau de cuisson pour les rendre plus digestes.

Salpiquet de mongetes Ma Cuisine Catalane d’ahir i d’avui ©Jean-Luc MODAT

Le lendemain

  1. Rincer – Egoutter les haricots – Verser dans 1 autocuiseur avec 1 bouquet garni et gousses d’ail en chemise
  2. Couvrir d’eau froide non salée (1,5 fois le volume des haricots)
  3. Porter doucement à ébullition – Dés mise sous pression baisser le feu
  4. Poursuivre à feu doux 30 mn – sortir et égoutter
  5. Frotter l’intérieur d’1 cocotte au sagi (1 càs) verser les haricots – Réserver
  6. Dans une sauteuse verser 1 filet d’huile d’olive
  7. Blondir oignons émincés et gousses d’ail dégermées – Réserver
  8. Faire revenir les ventrèches découpées en morceaux – Réserver
  9. Déglacer au Rancio – Verser tomate concassée
  10. Ajouter persil haché, ventrèches, oignon, ail Réduire à feu doux
  11. Verser ce mélange, les morceaux de talon de jambon sur les haricots – Mélanger
  12. Recouvrir d’eau froide et ajouter laurier, thym, 1 noix de sagi
  13. Laisser à feu moyen puis mijoter à feu très doux 30 min à couvert
  14. L’eau doit affleurer les haricots en rajouter si besoin – Saler légèrement
  15. incorporer la saucisse découpée poursuivre mijoter 30 min
  16. En fin de cuisson faire juste revenir les boudins tranchés en rondelles
  17. Ajouter aux haricots – Laisser mijoter très doux 5 min – Ne pas remuer !
  18. Servir chaud
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Ma cuisine catalane

i bon profit Amics !

Ma recette catalane de la pâte de coings

La meva recepta catalan de Codonyat

Par Jean-Luc MODAT

Je vous livre, aqui ), cette magnifique recette catalane du Codonyat (pâte de coings). A la différence de la pâte de coing commune, celle-ci s’accommode du sucré salé, en dessert, avec du fromage, ou dans la composition de sauces… Une recette fet a casa (Faite maison), sans artifices, sans produits chimiques, ni additifs, ni colorants, ni même le moindre conservateur chimique. A vos tabliers ! Préparez donc votre pâte de coings pour offrir à ceux que vous aimez un extraordinaire florilège de plaisirs …

A l’âge des culottes courtes, les vendanges rentrées, venait le temps du Codonyat… J’en dégustais une belle tranche au goûter sur une grande tartine de bon pain croustillant. Aujourd’hui, parmi les fruits de l’Automne, le coing semble quelque peu oublié. Aussi, en écho aux souvenirs de ces goûters d’enfance, sans pour autant tomber dans la nostalgie béate, j’ai donc décidé de le (re)mettre à l’honneur ce fruit sous sa forme la plus prisée : La pâte de coings ( Codonyat ) ! Dans la Grèce antique, le coing était le symbole de l’Amour et du bonheur. Ça vous tente ?

Pâte de coing

Ustensiles

  • 1 bassine à confitures
  • 1 ou 2 moules ou récipients servant de moules
  • 1 spatule en bois + 1 écumoire + 1 mixeur
  • Papiers sulfurisé et film + 2 Gazes

Ingrédients

  • 2 kg coings mûrs (1,3 kg pour 1 kg de chair (soit environ 4 codons/kg)
  • Du sucre cristal
  • 1 bâton de cannelle
  • Le jus de 2 citrons naturels
  • Le zeste d’1 citron vert naturel ou à défaut celui d’1 citron jaune pressé
  • Laver, couper, épépiner vos coings. Retirer les cœurs avec pépins (réserver dans 1 gaze au frigo ) Épluchez les coings avec un économe (c’est assez dur !)
  • Dans une bassine à confitures verser les coings, couvrir d’eau froide. Porter à ébullition poursuivre à feu doux 45 min jusqu’à ce que les coings soient suffisamment mous.
  • Avec l’écumoire retirer les fruits dans une passoire à égoutter-refroidir. Découper ces fruits en dés. Peser la pulpe des coings sur la balance de cuisine puis le sucre selon le principe (1 kg de fruits = 0,600 kg de sucre) Réserver les morceaux de fruits dans un grand saladier Presser les citrons jaunes pour extraire le jus
  • Ajouter le sucre, le jus de citron et le bâton de cannelle. Filmer le saladier et laisser macérer l’ensemble une nuit au réfrigérateur. Le sucre se dissout bien et libère tous les arômes

Le lendemain ? La cuisson

Retirer le saladier de coings du frigo. Verser ce contenu dans la bassine. Déposer le baluchon noué avec les cœurs de coing (pectine)

Cuire au total 60 min

  • Porter à ébullition puis prolonger pendant 5 min à feu vif
  • Poursuivre la cuisson 40 min à feu très doux remuer fréquemment
  • Retirer du feu (Les fruits doivent être tendres et translucides.)
  • Enlever le bâton de cannelle et les baluchons de trognons
  • Laisser refroidir avant de mixer ces fruits
  • Clore la cuisson à feu doux 15 min
  • Remuer avec une spatule bois pour que ça n’accroche pas
  • Préparer le papier sulfurisé sur le(s) moule(s)
  • Remplir le moule, nivelez avec une spatule ; Laisser refroidir à température ambiante
  • Couvrir avec un papier sulfurisé puis filmer d’un plastique alimentaire pour éviter que la pâte ne s’imprègne d’odeurs dans le frigo.
  • Stocker dans un endroit sec et ventilé ou au réfrigérateur. Il faudra patienter 3 à 4 semaines pour que la pâte de coings (El codonyat) commence à être sèche et pouvoir la déguster.

i Bon Profit !

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La bullinada d’anguilles d’en Josep i Felip

La « véritaple » bouillinade d’anguilles de Joseph et Philippe Négrier cuite au feu de bois….

Par Jean-Luc Modat

Ce sont les derniers soupirs de l’été. Le ciel timoré hésite encore, en cette fin de saison, entre nuages et éclaircies, la Tramontana bufa(1) avec insistances… Niché dans la quiétude al costat de Sant Hipòlit a la vora de l’estany de Salses (2) au lieu-dit « Las Dosses« , le cabanon de pêcheur Can Robert édifié en 1964 ! Là, le temps suspendu devient intemporel ; le souffle du vent bruisse dans les sanils (3) et les tamarins sauvages accompagne en silence la poésie des lieux. Les mémoires des anciens semblent préserver ce petit coin de paradis. Extraordinaire ! Merveilleux d’authenticité ! Qui pourrait résister à autant d’émotions ? Quand, comme moi, se manifestent d’heureux souvenirs de « bullinades » de jeunesse ! Bullinada (prononcez Bouillinade) partagée avec mon Ami d’enfance, Jean Dubois. C’est Zézé, son délicieux oncle, émérite pêcheur d’anguilles qui préparait la bona bullinada… Aujourd’hui, Joseph et Philippe Négrier, héritiers d’une longue lignée de quatre générations de pêcheurs de l’étang perpétuent, avec talent, cet emblématique plat traditionnel catalan des pêcheurs d’anguilles. Je vous livre, ici, leur fameuse recette familiale transmise de génération en génération… Sans toutefois transmettre leurs petits secrets de préparation ! Huuummm….La « véritaple » bullinada d’Anguilles d’en Josep i Felip ! « A taaaple !  »

(1) La Tramontane soufle (2) Prés de Saint Hippolyte aux bords de l’étang de Salses (3) Roseaux marins et tamarins sauvages

Philipppe et Joseph NEGRIER ( Photo Jean-Luc Modat)

« Au bout de nos fourchettes, pointent nos racines »

Remerciements à Malika ADOUAMA, Joseph et Philippe NEGRIER

500 g d’anguilles / Personne
400 g pommes de terre moyennes / personne
1 grosse boule de sagí
2/3 têtes d’ail + 3 gousses pour le pain
1 petit piment oiseau / kg d’anguilles
1 verre d’huile + 1 petite poignée de sel

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10 Personnes Préparation 30 min Cuisson 25 min

Réalisation

  1. Eplucher les pommes de terre. Laisser tremper dans l’eau froide pour ôter l’amidon.
  2. Puis les découper en rondelles épaisses.
  3. Réserver 3 gousses d’ail en chemise pour le pain.
  4. Hacher grossièrement celles destinées à la bullinada. Réserver.
  5. Griller recto/verso 1 tranche de pain épaisse/personne. Frotter chacune tous côtés à l’ail.
  6. Laver, vider, étêter, tronçonner les anguilles.
  7. Frotter énergiquement au sagi les parois intérieures de l’olla. Ecraser le restant dans le fonds pour que ça n’accroche pas.
  8. Disposer d’abord d’une couche de pommes de terre puis une couche d’anguilles. Répéter l’opération en alternance jusqu’à terminer par une couche de pommes de terre.
  9. Ajouter le piment à moitié Olla entre deux couches. La poignée de sel.
  10. Couvrir d’eau jusqu’à effleurer la dernière couche de pommes de terre.
  11. Suspendre l’olla à la crémaillère
  12. Allumer dessous un bon feu de bois sec. La cuisson doit débuter à couvert à feu vif
  13. Dès que commence le Buill (dès que ça bout) il faut noter l’heure.
  14. Au bout de 10 min verser le verre d’huile.
  15. Poursuivre à découvert la cuisson 15 min. Vérifier l’assaisonnement.
  16. Retirer l’olla du feu. Réserver. Surtout ne pas remuer !
  17. Verser d’abord le jus de cuisson dans de grands plats en terre
  18. Puis verser anguilles et pommes de terre
  19. Préparer de grandes tartines de pain grillées et frottées d’ail.
  20. Servir la bullinada sur tranches de pain aillées déposées dans les assiettes
El Buill

Je cuisine et transmets l’héritage de mes ancêtres

i bon profit Amics !

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Accords de vin

Pour accords, je vous conseille le dernier né du Domaine d’Elie cuvée Tuir le petit vin blanc pas prétentieux pour deux sous mais qui regorge de talents… vous m’en direz des nouvelles ! Idéal pour sublimer cette Bullinada ! Servir entre 6 et 8°C.

Domaine d’Elie 6 Lotissement Godefroy 66300 THUIR

Tel 06 09 66 07 85 – 06 13 88 59 01

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En France Métropolitaine

Morue à la catalane

Juliana a la catalana

Par Jean-Luc Modat

La juliana a la catalana (La morue à la catalane) est un grand classique de notre cuisine familiale roussillonnaise… C’était l’un des plats incontournables des vendredis (jour de poisson) sur les tables de toutes les chaumières pauvres de la plaine du Roussillon jusqu’aux contrées les plus retirées. Pour ceux qui détestaient le poisson c’était très compliqué ! Ma grand-mère, (Mamie Rose) le préparait avec une dextérité à en faire pâlir les plus étoilés des Chefs cuisiniers d’aujourd’hui. Huuuum ! J’adore ce plat simple, savoureux, aussi je suis heureux de partager cette recette avec vous. Cuineu aquest deliciós plat junts ! ? (Cuisinons ce bon plat ensemble !)

« Au bout de nos fourchettes, pointent nos racines »

2 Personnes Préparation 20 min Cuisson 45 min

Morue à la catalane (Ma Cuisine Catalane d’hier et d’aujourd’hui) Copyright © Jean-Luc Modat
Morue à la catalane (Ma Cuisine Catalane d’hier et d’aujourd’hui) Copyright © Jean-Luc Modat
Morue à la catalane (Ma Cuisine Catalane d’hier et d’aujourd’hui) Copyright © Jean-Luc Modat

  • 400 g de morue
  • 1 Bte 400 g de tomate concassée ou 3 tomates bien mûres
  • 1 poivron vert + 1 poivron rouge
  • 2 oignons jaunes
  • huile d’olive du Pays Catalan
  • Farine
  • 1 verre de vin blanc sec du Pays Catalan
  • 1 pincée piment d’Espelette
  • 1 feuille de laurier + 1 Brin de Frigoulette (Thym)
  • 5 gousses d’ail écrasées en chemise
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Réalisation

Morue à la catalane Copyright © Jean-Luc Modat
Morue à la catalane Copyright © Jean-Luc Modat
  1. Dessaler la morue dans une grande bassine d’eau froide pendant au moins 24 h au frigo
  2. Face peau sombre vers le haut – Renouveler l’eau 3 à 4 fois
  3. Egoutter et sécher la morue – Retirer la peau noire – Débiter en morceaux – fariner
  4. Réaliser un « sofregit »
  5. Préchauffer le four thermostat 180°
  6. Faire revenir les poivrons coupés en lanières, les oignons émincés, l’ail écrasé, thym laurier
  7. Verser tomate, pincée de piment, verre de vin blanc, remuer, cuire 20 min à feu doux
  8. Dorer tous côtés les morceaux de morue enfarinés dans de l’huile
  9. Les disposer dans le plat allant au four
  10. Recouvrir avec la préparation à base de tomate (sofregit)
  11. Cuire au four à 180° durant 20 min environ.
  12. Accommoder de trumfes (pommes de terre) vapeur ou de riz
  13. Option : Dresser avec des tranches de pain grillées et aillées.

Je cuisine et transmets l’héritage de mes ancêtres

i bon profit Amics !

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Accords de vin

Domaine d’Elie (Photo Jean-Luc Modat)

Pour accords, je vous conseille le dernier né du Domaine d’Elie cuvée Tuir le petit vin blanc pas prétentieux pour deux sous mais qui regorge de talents… vous m’en direz des nouvelles !

Domaine d’Elie

El caracter de Terra Nostra !

(Le caractère de notre terre)

Le Domaine d’Elie  6 rue Godefroy Thuir 66300 – Artisans vignerons

Jean-Claude Batlle 06 09 66 07 85 Mail : domaine.elie@gmail.com

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En France Métropolitaine

Si la légende des herbes de Sant Joan m’était contée ?

Ce matin là, le soleil embrasa lentement l’horizon du Pays Catalan. Au cœur des Aspres, la garrigue exhalait d’extraordinaires flagrances enivrantes, infusées la nuit durant. Je profitais du temps sec de cette matinée pour glaner ça et là du thym fleuri… Soudain ! Devinez donc qui j’aperçois ? Je vous le donne en mille…

Textes et photos Jean-Luc Modat (La Gazette Catalane.com)

Manel ! Mais oui, Manel du hameau de Politg ! Vous savez bien ce vieux berger des abeilles ; Conteur et poète à ses heures perdues. L’éternel béret vissé sur la tête, le regard vif illuminé, le visage buriné par le temps, souligné par de belles moustaches grisonnantes. Aucunes légendes catalanes n’avaient de secret pour lui. « Té nin ! » S’exclama-t-il « Je suis heureux de te trouver ici. Partageons mon almozar. » Quel merveilleux moment complice ! Côte à côte, juchés sur un rocher, prés de l’ermitage Sant Marti de la Roca. la merveilleuse plaine du Roussillon se déroulait à nos pieds ! Là, nous dégustions de succulentes charcuteries maison sur de belles tranches de pain, accompagnées d’un excellent vin fruité… quand soudain, Manel brisa ce silence.  » Dans quelques jours ce sera la Saint Jean… Si depuis la nuit des temps, les feux de la Saint Jean perpétuent de vieilles traditions païennes liées au solstice d’Eté et à l’apogée dans le ciel du soleil, les herbes de la Sant Joan ont aussi leurs légendesJe suis convaincu que tu ne connais pas cette vieille légende catalane. Comme toutes les légendes populaires, elle débute par il était une fois…  » Il sirota d’un trait un bon verre de vin, s’essuya les moustaches d’un revers de manche, et sur le ton de la confidence débuta son histoire…

Ermitage de Sant Martí de la Roca au dessus de Camélas.

La légende…

« Il en va de cette vieille légende catalane que voici  » ( Manel semble réunir ses souvenirs et de poursuivre ) « C’est l’histoire de Maria, une belle jeune fille de Montauriol qui la nuit de la Saint Jean fait connaissance d’un bel inconnu. A l’aube, la belle court la garrigue cueillir le ramellet Sant Joanenc (le bouquet de la Saint Jean) composé de trois ou sept espèces d’herbes sauvages et sacrées : l’immortelle (sempreviva), le millepertuis (perico groc), 3 feuilles de noyer (noguera).

« Elle réunit ces herbes en croix pour les clouer sur la porte d’entrée du logis. Maria remplace alors le bouquet de l’année écoulée le brûle dans la cheminée dont la fumée s’échappe vers le soleil en promesse de prospérité des cieux… Ce bouquet posséderait les vertus d’éloigner, diable, bruixes et esprits malfaisants. Au matin, comme convenu, le galant se présenta au seuil du logis de la belle Maria. Il ébaucha plusieurs tentatives pour y entrer mais fut pris de malaises. Devant ses échecs, il disparu soudain dans une odeur âcre de souffre en lâchant un lugubre hurlement. La belle effrayée réalisa alors que sous les beaux traits du prétendant se dissimulait le diable. Son ramellet de Bonaventura venait de la sauver. Ainsi, court toujours cette belle légende dans les Aspres…et dans tout le Pays Catalan ! « A ces mots, Manel planta dans mes yeux son regard empli de bonté et de bienveillance pour susurrer à l’oreille : « Nin ! Transmets donc cette histoire à tes enfants qui la transmettront eux-mêmes à leurs enfants… Car vois-tu en ce bas Monde, aujourd’hui, le Diable prend toujours de belles et séduisantes apparences pour mieux tromper les âmes vulnérables assujetties aux cupidités vénales… »

La Saint Jean une histoire de lumière et de soleil

Herbes magiques et médicinales, les herbes dites de la Saint Jean sont des plantes sauvages auxquelles sont prêtées des vertus bienfaisantes, médicinales. Elles puiseraient leur forces, leurs vertus, leurs énergies, du soleil à son apogée lors du solstice d’Été. La fleur-symbole du solstice d’été est bien le millepertuis si abondante dans les Aspres ! Après les Feux, tous à vos paniers !

Depuis la nuit des temps la Saint-Jean est liée à la symbolique de l’eau de la purification : la tradition incitait chacun à se rouler nu dans les prairies humides de la rosée matinale, ou à des ablutions matinales, la traversées de rivières par les troupeaux….

Tous droits réservés Textes et photos Jean-Luc Modat (La Gazette Catalane.com)