Autrefois en Roussillon, ce plat rustique paysan était servi sur les tables de plus modestes. Longtemps considéré comme plat du pauvre car à l’évidence, il faut bien le reconnaître qu’alors les morceaux de viande se faisaient très discrets dans les assiettes parmi les pommes de terre, surtout dans celles des femmes ! Cependant, aujourd’hui j’ai cette volonté de mettre à l’honneur et au goût du jour ce plat remarquable, simple, goûteux, aux authentiques saveurs toujours au rendez vous du plaisir offert à nos papilles ! Mainatge, en la cuina de la meua padrina (1) sagement attablé, je dessinais des heures durant, la langue tirée d’application… Pour autant, j’épiais discrètement du coin de l’œil, Mamie Rose. Prés de la cuisinière à bois ronflant d’exubérance, ma grand-mère s’affairait à préparer aquell gustós repei de pagesos(2)
(1) Enfant dans la cuisine dema grand-mère (2) ce savoureux repas paysan
2 Personnes Préparation 15 min Cuisson 1h30 Difficulté Facile
Ingrédients
4 morceaux de costelló de porc (travers de porc élevés ici)
2 Tranches de poitrine poivrée découpées en lardons
2 oignons jaunes moyens
3 gousses d’ail
4 cuillères à soupe de purée de tomate
1 verre de vin blanc
Laurier, thym, romarin
Huile d’olive
2 cuillères à soupe de farine
4 pommes de terre moyennes de Cerdagne
2 cuillères à soupe de fonds de veau
1 l d’eau chaude
Réalisation
Ma Cuisine Catalane par Jean-Luc Modat
Dans l’huile chaude d’une sauteuse tout faire suer à feu moyen les oignons émincés puis verser les lardons de poitrine poivrée, compléter avec l’ail. Faire blondir 7/ 8 min. ajouter un peu d’eau pour éviter à l’oignon et l’ail de brûler. Retirer réserver.
Faire revenir sans trop dorer les morceaux de costelló. Verser oignon, lardons, ail. Saupoudrer 2 càs de farine. Bien mélanger.
Ajouter les pommes de terre coupées en 4, thym, romarin, laurier. Enrichir de 4 cuillères à soupe de purée de tomate, 2 cuillères à soupe de fonds de veau
Verser de l’eau chaude jusqu’à affleurer l’ensemble des ingrédients.
Cuire à feu vif environ 20 min.
Parfaire la cuisson à couvert à feu très doux environ 50/60 min
Cahier de recettes familiales et traditionnelles catalanes, de l’ollada aux boles de picolat en passant par le pa de pagès, le trinxat, les rousquilles et bunyetes, tout y est… Jean-luc Modat nous offre un joli cadeau avec ses recettes familiales et traditionnelles. A dévorer sans hésiter !!! (La Botica VISCA Perpignan)
Quel bonheur de pouvoir vous rencontrer, d’échanger avec vous ! Ces moments-là privilégiés, transpirent l’authenticité ; exhalent la gentillesse, la délicatesse… Lors de ces rendez-vous dédicaces, j’ai été agréablement surpris de vous savoir si nombreux à témoigner de votre attachement à cette cuisine populaire catalane, vivante, gouteuse, rustique, élaborée et raffinée ! Elle sublime les subtiles saveurs de Méditerranée flattées d’influences grecques et orientales. Une cuisine singulière par ses associations improbables, ses déclinaisons de sucré/salé, ses dispositions à utiliser des fruits secs, des aromates, de l’huile d’olive dans ses plats de viande ou de poisson. Méditerranéenne et Pyrénéenne ses recettes magnifient les saveurs des bons produits de nos paysans et artisans des terroirs du Pays Catalan.
Receptes familiars d’ahir, meus d’avui, tradicionals de sempre
(Recettes familiales d’hier, personnelles d’aujourd’hui , traditionnelles de toujours)
Si comme moi, vous avez l’Amour du Roussillon chevillé au cœur, je vous dédie ce recueil de recettes catalanes aux empreintes paysannes. Une cuisine au tempérament bien trempé, vraie, généreuse, populaire : Familiale d’ahir, personnelle d’avui, traditionnelle de sempre. C’est une ode aux belles valeurs humaines offertes en héritage par nos parents, de nos grands-parents ; Deçà mes propos ; un hymne pour clamer haut, fort, la nécessaire sauvegarde de ce patrimoine populaire…
Nous apprenons de nos racines
Promouvoir cette cuisine familiale et traditionnelle c’est participer à la préservation durable de l’identité Catalane, de sa culture, de son bel Art de vivre, parce qu’au bout de nos fourchettes se profilent nos racines ! Simple, généreuse, elle s’impose comme une cuisine d’aujourd’hui parmi les plus créatives et originales des cuisines méditerranéennes. Elle puise son authenticité, ses inspirations, son essence dans les traditions et dans la générosité de chaque Catalan !
Où se procurer le livre ? D’abord le commander chez votre libraire
Je suis ouvert et preneur à toutes propositions de lieux (Caves à vin, à fromages, boutiques de producteurs locaux… ) pour organiser des rencontre privilèges de dédicaces ! Cependant, je me suis réserve aussi le choix de diffuser moi-même Ma Cuisine Catalanepour aller au contact, à votre rencontre, provoquer l’échange, savourer le plaisir du partage…
Vos propositions : Tel 07 77 28 64 13 ou Mail : jeanluc.modat@bbox.fr
Le Commander en ligne, le recevoir dédicacé partout en France
Cliquez sur le lien ci dessous puis sur la photo du livre qui apparaît !
Commander le livre dédicacé à retirer dans un point retrait
La « véritaple » bullinada d’anguilles de Joseph et Philippe Négrier cuite au feu de bois….
Par Jean-Luc Modat
Je me suis fixé pour devoir celui de débusquer, de glaner, de vieilles recettes catalanes populaires aux empreintes rurales afin d’entretenir leurs mémoires à transmettre aux jeunes générations en perte de sens et de valeurs… Ce joyeux film de prés de 10 min consacre la recette de la Bullinada de Philippe et Joseph Négrier fiers héritiers d’une longue lignée de pescadors d’estany i de mar (1) Un fart de riure amb felip !
(1) de pêcheurs de l’étang et de la mer – (2) Quelle ventrée de rire avec Philippe !)
Philippe et Joseph NEGRIER ( Photo Jean-Luc Modat)
« Au bout de nos fourchettes, pointent nos racines »
Recepta d’en Simon, al meu padrí furtiu de llebra o conill salvatge
Par Jean-Luc Modat
Oh ! C’était déjà il y a bien longtemps, au lieu-dit l‘oeill del masquareill, près de Castelnou, un petit chemin gambadé à travers vignes jusqu’au panonceau « Simon Modatet fils » annonçant un petit casot * discret, tapi dans les garrigues sauvageonnes et odorantes des Aspres… C’est là, que j’ai découvert, gamin, les fragrances enivrantes de la Liberté mêlées d’invitations à braver les interdits ! Aujourd’hui, impossible de dissocier ces révélations aux extraordinaires fumets exhalés par ce plat si savoureux concocté par le grand-père Simon alias Mans (sobriquet)… Un personnage truculent, bourru mais tendre et typique catalan. Je peux humblement vous le confesser, leur réputation de virtuoses du braconnage s’étendait sur tout le Roussillon ! A chacun son territoire ! El meupadrí en Simon i el seu company Olivier Gascon plus connu sous le sobriquet d’Olive, étaient deux compères virtuoses du braconnage exerçant leurs talents au nez et à la barbe de la maréchaussée et des gardes-chasses.
Bel Art de vivre Catalan
L’avant-veille, dans la discrétion du crépuscule, mon émérite braconnier d’en padrí prenait toujours soin de poser ses collets dans les coulées de passages de la llebra o del conill salvatge(le lièvre ou le lapin de garenne) sur les contreforts du Causse de Malakoff tout proche ! Dès l’aube, le l’intrépide Simon levait de ses collets lapins de garenne et parfois un beau lièvre. Ce bel animal avait tous ses égards ! Dépecé, débité, il se pavanait toute une journée dans une marinade réconfortante… Au petit matin, l’olla mijotait déjàdans l’âtre de la cheminée a la vora del foc (près du feu) Hélas ! Aujourd’hui, ces scènes populaires de vie où le temps était peu compté n’ont plus cours ; notre rapport viscéral à la terre nourricière disparaître au fil des générations… Demain, que restera-t-il de ce bel Art de vivre Catalan ? Sauvons encore ce qui peut l’être : Notre patrimoine culinaire ! Transmettons nos savoirs, nos recettes, à nos enfants ou à nos petits enfants… Cette recette de la vie sauvage, fait revivre une cuisine vraie, goûteuse, ancestrale aux saveurs oubliées… Mais d’abord, à vos tabliers Amics ! Teneu gana ? (Amis, vous avez faim ?) Ma recette est le fruit de très longues et nombreuses recherches qui m’ont permis de m’approcher le plus de la recette d’en padríSimon sans chichis !
4 Pers. Prépa 30 min Cuisson 2 h 30 (Lièvre) 2 h (Lapin)
Civet de « La » lièvre de mon grand-père braconnier par Jean-Luc MODAT
Civet de « La » lièvre de mon grand-père braconnier par Jean-Luc MODAT
Civet de « La » lièvre de mon grand-père braconnier par Jean-Luc MODAT
Civet de « La » lièvre de mon grand-père braconnier par Jean-Luc MODAT
Ingrédients
1 beau lapin débité (à défaut de lièvre) ou 2 cuisses + 4 râbles
1 càc de saindoux
3 ventrèches 1/2 salée, poivrée découpées en lardons.
2 gros oignons émincés
1 petit oignon entier piqué de 3 clous de girofle
10 gousses d’ail écrasées
2 càs rases de farine
2 verres de rancio à défaut ( muscat doux, Rivesaltes, de Maury ou de Banyuls)
1 bouteille de bon vin rouge Côtes du Roussillon Villages
1/2 verre de cognac ou d’Armagnac
Laurier, thym, romarin, baies de genièvre
Champignons secs + champignons frais de couche ou forestiers
Huile d’olive
1 verre de bon vinaigre de Banyuls
Civet de « La » lièvre de mon grand-père braconnier par Jean-Luc MODAT
Préparation
La veille
Débiter le lièvre ou le lapin en morceaux, déposer dans un plat en terre. Réserver le foie, les rognons.
Préparer la marinade : 5 gousses d’ail écrasées, 1 bel oignon émincé, 2 càs d’huile d’olive, 1 verre de bon vinaigre, 3 verres de vin rouge, ajouter thym, laurier, romarin, baies de genièvre. Réserver 24h au frigo.
Le lendemain
Civet de « La » lièvre de mon grand-père braconnier par Jean-Luc MODAT
Egoutter les morceaux de lapin (ou lièvre) les fariner (1 càs). Filtrer au chinois la marinade. Réserver.
Dans l’huile chaude d’une sauteuse déposer 1 càs de sagi. Y faire revenir 10 min sur une seule couche à feu vif les morceaux de viande farinés. Retirer, réserver.
Verser et faire blondir 5 gousses d’ail écrasées, 1 bel oignon émincé, lardons de ventrêche poivrée, remuer constamment. Inviter dans la sauteuse les morceaux de lapin. Flamber au cognac puis saupoudrer 1 càs de farine, bien mélanger. Mouiller avec la marinade. Verser 2 verres de vin rancio plus le reste de vin rouge jusqu’à affleurer les morceaux de lapin.
Enrichir de thym, laurier, romarin, d’1 petit oignon piqué de 3 clous de girofle. Porter à ébullition à couvert 10 min puis poursuivre à mijoter 60 min à feu très très doux.
Environ 15 min avant la fin de la cuisson, dans un bol mixer le foie, les rognons du lapin… lier avec 1 verre de muscat de Rivesaltes ou de Maury ou de Banyuls. Verser ce mélange à la préparation, parfaire la cuisson à feu doux 10 min.
Faire griller et ailler des tranches de pain. Servir la llebra o conill salvatge avec ces tranches de pain et des pommes de terre vapeurs.
Accords Mets / vin
Pour sublimer cet extraordinaire plat au caractère aussi fort que celui des Catalans, l’évidence invite à l’accompagner d’un Côté du Roussillon Les Aspres rouge très charpenté, voire d’un Collioure !
Ce matin frileux d’Hiver, au lever du lit, le souvenir vaporeux puis de plus en plus insistant de l’oncle Andreu s’agrippa à mes pensées. Quelques images têtues, couleurs sépia, m’entraînèrent inexorablement dans mes Aspres, à Politg (hameau de Camélas ) chez cet oncle… Ooooh ! Un vieux garçon, petit, rondouillet, un xic xerraire (un peu hâbleur)… cependant doué d’une extrême gentillesse de celle que nous avons du mal à rencontrer de nos jours. Tout heureux d’accueillir, un invité… Il fallait le voir s’affairer, ce brave homme mitonnait un de ces fricots de derrière les fagots… Aujourd’hui, son beau souvenir m’invite à lui rendre bel hommage et à m’atteler à cette fabuleuse et généreuse recette ! L’une des plus appréciées de la cuina catalana popular i familiar (cuisine populaire et familiale catalane). Très simple à réaliser Huuumm… Osez donc la cuisiner ! Flot d’éloges et déferlement de compliments assurés de vos convives régalées ! Je vous imagine déjà, fière (ou fier) de votre plat simple mitonné fet a casa (fait maison), heureuse (ou heureux) d’avoir prodigué du plaisir, dispensé ces moments partagés de bonheur avec ceux qui vous sont chers !
4 Personnes Préparation 30 min Cuisson 2 h Difficulté Facile
Autrefois, aux beaux jours, garrigues et sous bois des chênaies, résonnaient du chant grésillant des cigales, rompu seulement par le timbre capricieux des clochettes des troupeaux de chèvres… Ces évocations bucoliques, hors le temps entrent en résonnance avec de tendres souvenirs de bonheur ! Politg, Cameles, Castellnou… Qu’elles étaient belles les Aspres sauvageonnes de mes jeunes années ! A ces seules évocations champêtres, surgissent de surprenantes mémoires d’odeurs de chevreau rôti dans le four de la cuisinière à bois… Ja sem calents (1) ! Comment résister à l’idée d’offrir en partage ce succulent repas à vous, initiés du bien vivre ? Une recette simple, saine, gouteuse, généreuse, en liens au terroir roussillonnais. Y a t -il un secret de préparation ? La réussite de cetterecette d’épaule rôtie réside tout d’abord dans sa cuisson à basse température et aux arrosages fréquents de jus de cuisson durant la cuisson… Le résultat est extraordinaire ! Il exhale des parfums indissociables de Nostra Terra (1), de notre cuisine typique catalane, de notre culture ancestrale, des Traditions de notre beau Roussillon !
(1) Nous sommes frais ( nous sommes dans le beaux draps )! (2) Notre Terre
Pour 4 Pers. Prépa. 10 min Cuisson 2 h 30
Ingrédients
1 épaule de chevreau
2 oignons jaunes
6 gousses d’ail
Thym, laurier, romarin
5 pommes de terre
1 citron
1 tomate
1 verre de rancio
Huile, Fleur de sel, poivre
Préparation
Frotter tous côtés la viande avec un citron coupé en 2. Saler, poivrer masser la viande tous côtés. Frotter la avec le romarin. Arroser d’un filet d’huile d’olive, saupoudrer Thym, laurier,
Préchauffer le four à 160 °
Installer la viande sur la sole du four en partie basse. Ajouter les oignons pelés, coupés en 4. L’ail écrasé, la tomate coupée en 4, les pommes de terre épluchées, coupées en 4. Verser 1 verre de rancio.
Enfourner 1 h à 160° l’épaule face intérieure vers le haut. Arroser fréquemment l’épaule pendant le cuisson.
Puis retourner, arroser l’épaule poursuivre la cuisson 1h à 160°.
A cette époque (i fa temps !)(1) les plages étaient encore presque désertes en Eté. Les dimanches, notre petit famille fréquentait l’une des plus belles criques de la côte catalane blottie dans le secret intime entre Argelès-sur-Mer et Collioure : la plage de l’Ouille. Le temps y semblait suspendu jusqu’au coucher flamboyant du soleil qui s’alanguissait du côté du Canigó. Planté sur la plage, unabarraca(2) faite de brics et de brocs ne payait pas de mine… Là, un vieux pêcheur volubile à l’accent aussi rocailleux que les roulis des galets portés par les vagues sur la grève, préparait l’un des plus savoureux et goûteux plat de poissons de notre cuisine catalane… Un merveilleux suquet de peix i marisco ! Aujourd’hui, ce plat merveilleux n’est servi que les jours de fêtes… Je vous livre, ici, mon extraordinaire recette ! (1)Et ça fait longtemps (2)Une baraque
« Mettez du sens dans nos assiettes ! »
Ingrédients
2 Petites queues de lotte (ou des poissons frais de roche) débitées en 4 tronçons
2 ou 3 poignées de palourdes
2 ou 3 poignées de coques
4 ou 5 pommes de terre
2 oignons jaunes
Quelques brins de safran
1 poivron rouge rôti
1 bouquet garni
1 poignée d’amandes ou 3 càs de poudre d’amande
3 gousses d’ail + (1 ou 2 gouses pour ailler le pain )
6 verres d’eau + 3 càs de fumet de poisson
1 verre de vin blanc sec
4 brins de persil (facultatif)
Poivre
Huile d’olive extra vierge.
4 Personnes Préparation 25 min Cuisson totale 45 min
Préparations
Plonger 1h les coques et palourdes dans un récipient d’eau froide vinaigrée pour bien éliminer le sable. Puis les rincer abondamment sous l’eau froide.
Préparer le fumet de poisson. (6 verres d’eau + 2 càs de fumet de poisson)
Laver, déposer le poivron dans un plat à gratin. Enfourner environ 40/45 min à 180°. Surveiller qu’il ne brûle pas. Le retirer du four l’envelopper dans un papier journal. Au bout de 30 min encore tiède le peler. Le découper en lanières. Réserver.
Eplucher 4 belles trumfes (pommes de terre) de Cerdagne, les couper en rondelles en tranches épaisses ( 1 doigt) Puis les saisir dans 1 filet d’huile chaude d’un faitout ou une sauteuse.
Mouiller avec 4 verres de fumet de poisson cuire à feu doux 35 min les pommes de terre .
Pendant ce temps, écraser puis mixer en purée ail, amandes, safran (persil facultatif)
Et quand les pommes de terre sont cuites, verser le restant du fumet, 1 verre de vin blanc et ajouter la préparation ail/amandes/safran/persil. Délayer. Incorporer la lotte, les palourdes et les coques. Cuire à feu moyen 10/12 min maxi.
Faire griller 1 tranche de pain/Personne. Puis frotter chacune avec de l’ail.
Servir le plat à l’assiette avec dessus les lanières de poivrons rôti et accompagné de la tranche de pain aillé.
i bon profit Amics !
Avec ce plat, je recommande un bon vin blanc minéral très fruité du Domaine Manya-Valentin-Puig de Collioure à déguster avec douceur, affection en partage d’Amitié.
Quel délicieux et charmant petit village médiéval ! Lové au coeur du maquis catalan environné de cistes, genets, bruyères et chênes méditerranéens, c’est un havre de quiétude. Quelques vignes s’obstinent encore à pousser, vestiges de l’activité agricole d’antan du village. Le temps semble là immobile. Quand déboule l’Eté, il faut les entendre, les cigales chanter à tut tête comme pour faire taire les intempestifs ! Pas la moindre brise. Castelnou semble une oasis de fraîcheur dans un océan de torpeur.
Castelnou ! Village de mes aïeuls…. Mais qu’il est le loin le temps où ce petit village était tout entier consacré à l’agriculture ! Où les ruelles résonnaient du pas lent des mules et des bourricots, des bêlements du troupeau de chèvres… Chacun se connaissait. « Fins aviat! »(à bientôt)« Bon dia »(Bonjour) Lançait-on pour ponctuer les conversations. L’accent était chantant, rocailleux, catalan ! L’époque où les « ninots » (Petits enfants) descendaient le sentier escarpé menant à la fontaine pour aller chercher de l’eau…. En ce temps-là, l’eau était précieuse ! La vie consacrée aux labeurs des champs. Etiennette l’avait connu, ce temps… Elle qui avait dû quitter son village natal de Camélas pour franchir les quelques kilomètres qui la séparaient de Castelnou pour venir s’y marier.
Dès que vous franchissiez la « Porte » de Castellnou, sur la gauche, vous découvriez une boutique extraordinaire, inclassable, improbable ! Une boutique animée par un singulier personnage, Etiennette, depuis des décennies, vraie écolo dans l’âme avant la mode. Les herbes de nos campagnes n’avaient aucuns secrets pour elle !
« Pourquoi hésitez-vous ? Entrez donc ! Lançait-elle goguenarde aux visiteurs timides. Aussitôt, de surprenantes effluves de parfums de la garrigue étonnaient vos narines. Là, vous étiez transporté vers votre imaginaire, vos souvenirs d’enfance, vers l’époque révolue où il faisait bon vivre, où chacun appréciait à sa juste mesure le moment et l’instant présent. De suite, c’était l’envoûtement ! Suspendus au plafond, des bouquets d’immortelles sauvages séchaient. Plus loin, des artichauts se pâmaient de leurs fleurs d’un beau bleu lumineux… La monnaie du Pape était omniprésente, ainsi que de merveilleux petits chapeaux patiemment tressés par Etiennette qui embaumaient la lavande. Mais le plus surprenant était ses poèmes ! Elle qui n’était pas allé trop longtemps à l’école…
La fount dels ninots (Fontaine des enfants)
«C’était ainsi notre temps »
«A cette époque-là on se sentait heureux et tout nous semblait beau,
Pourtant dans nos maisons, nous n’avions pas encore l’eau
Avec nos récipients on descendait vers la fontaine
Il fallait bien en remonter avec nos cruches pleines (…)
Bien sûr à cette époque là, nous n’avions pas beaucoup de commodités
On se déplaçait qu’en vélo le plus souvent à pied
Quand on voulait déjeuner… il fallait allumer le feu,
On devait aller ramasser un peu de bois se que l’on trouvait de mieux» (…)Morceau choisi de Poème écrit par Etiennette en 1994
Aujourd’hui, dans les ruelles, l’accent a hélas bien changé… Rares sont les catalans de souche vivants encore au village ! Villégiatures et demeures de week-end, ne peuvent-elles favoriser les liens sociaux ? La santé chancelante d’Etiennette a eu raison de sa boutique improbable… Elle a fermé, puis Etiennette s’en est allée discrètement emportant avec elle nombres de ses secrets botaniques.
Civet de senglar tradicional català de Thuir als Aspres
Un plat d’exception pour vos fêtes !
Son timbre se nourrit de rafales de vent, du chant grésillant des cigales ; son intonation se teinte d’azur, sa faconde s’illumine de soleil ; ses accords truculents fleurent bon les terroirs du Roussillon, les senteurs sylvestres des Pyrénées, les embruns marins de Méditerranée, Voilà ce Sud exubérant que j’aime… Pour chanter à l’unisson notre bel accent catalan qui offre à nos voix de si chaudes couleurs, d’éclatantes dispositions à chaque mot ! Je sais cet accent indissociable de la nostra terra (1), de notre cuisine typique catalane, de notre culture ancestrale, des Traditions de notre beau Roussillon ! EsAixín ! Què hi farem ? (2)
2 verres de rancio ou (Maury, Banyuls, Rivesaltes)
2 carrés de chocolat noir (facultatif)
Thym, laurier, 8 baies de genièvre, 8 grains de poivre
2 tranches de poitrine poivrées découpées en dés
2 Ventrèches découpée en lardons
Huile d’olive
2 càs de farine
Cèpes frais en saison ou surgelés (selon saison)
1 sachet de champignons secs.
Préparation
L’avant-veille
Sortir du frigo le morceau de sanglier au moins 1 h à température ambiante. Puis débiter cette viande en morceaux réguliers (4/5 cm environ) à déposer dans une terrine creuse. Verser 2 càs d’huile d’olive puis ajouter 1 oignon et 2 échalotes émincés, 3 gousses d’ail en chemise écrasées, carottes coupées en morceaux, thym, laurier, 6 grains de poivre, 6 baies de genièvre, 3 clous de girofle. 1 càc de cannelle, Bien mélanger. Couvrir 2 verres de vin rouge et 2 de rancio à hauteur. Couvrir d’un film alimentaire, laisser mariner 48 h au frigo. Tourner la viande 1 fois par jour.
La veille
Egoutter sur papier absorbant la viande. Verser et filtrer la marinade au chinois au-dessus d’une casserole,et réserver. Laisser égoutter les garnitures, retirer les carottes. réserver.
Réhydrater à l’eau tiède 1 h les champignons secs puis les rincer, réserver.
Découper la ventrèche en lardons, la poitrine poivrée en dés. Les saisir dans la sauteuse avec 1 oignon et 2 échalotes émincés. Remuer. Retirer réserver.
Dans 1 càs d’huile d’olive bien chaude d’une sauteuse faire colorer 6 à 10 min à feu vif les morceaux de sanglier sur toutes leurs faces. Retirer réserver au chaud.
Dans cette cocotte verser la garniture de la marinade bien égouttée la faire suer 5 min à feu doux sans coloration, bien remuer. Verser ventrèche et poitrine poivrée poursuivre 5 min.
Incorporer les morceaux de viande, saupoudrer de farine, laisser cuire 3 min en mélangeant. Ajouter la marinade, mélanger. Dès cet instant si la sauce bout à ce moment-là, il risque d’apparaître de petits éléments de sang coagulé et des grumeaux.
Ajouter le coulis de tomate. Laisser brunir la viande au feu quelques minutes puis couvrir avec le vin, 1 petit verre de cognac, 1 càc de cannelle.
Ajouter le zeste de l’orange prélevé au zesteur (ou au couteau-économe ) en évitant le ziste (la membrane blanche intérieure au goût amer).
Nettoyer les cèpes frais ou si surgelés : Porter à ébullition une casserole d’eau. Jeter les cèpes encore surgelés dans cette eau bouillante. A la reprise de l’ébullition compter 45 secondes puis verser à égoutter dans une passoire. Faire chauffer de l’huile dans une poêle. verser et saisir les champignons en remuant. Verser dans la cocotte. Mélanger.
Laisser mijoter à feu très très doux pendant 3 h couvercle entrouvert. Au terme, enrichir des carrés de chocolat qui donneront au civet douceur et onctuosité. Laisser le chocolat se dissoudre dans la sauce, éteindre le feu puis laisser reposer une nuit.
Le lendemain
Réchauffer tout en douceur pour ne pas agresser la viande et sa sauce. J’ai présenté mon civet de sanglier accompagné de bonnes pommes de terre de Cerdagne cuites en vapeur ou au four. Bon profit !
Si vous ne disposez pas un morceau de sanglier proveant d’un proche chasseur, vous pouvez en commander chez les 3 Llatas à Perpignan
Carquinyolis (galetes seques catalanes) amb ametlles
Par Jean-Luc Modat
(Recettes de cuisine et traditions catalanes)
En voilà une de spécialité traditionnelle catalane : Les Carquinyolis ! « Les quoi ??? » S’exclameront certains profanes i eixorits d’en pampis(1).. « Les croquignoles » (Prononcer sur un ton exagérément emprunté). Ce sont de délicieux biscuits à pâte sèche à base d’amande. Pas un vilatge del nostra bonic Rosselló, pas une seule famille d’aqui qui ne proclament ses carquinyolis : « Les meilleurs du Monde ! » Donc je me suis résolu à demeurer modeste… préférant confier le mot de la fin aux gourmands qui dégusteront les Carquinyolis de ma recette : « Huumm… une tuerie ! » S’exclame de concert et unanime mon entourage… Bon ! Assez palabré… Aux fourneaux i hi ha feina(2)!
(1) un village de notre joli Roussillon (2) Benêts, nigauts (sources Le petit dico d’aqui de Gérard Jacquet) – (3) Et il y a du travail
Préparation 20 min Cuisson 20 min
Ingrédients (20 Carquinyolis)
càs = Cuillère à soupe ; càc = Cuillère à café, ≃ = environ
100 g d’amandes crues non mondées
2 œufs entiers+ 1 jaune pour dorer
1 sachet de levure (5g levure poudre)
175 g de farine
100 g de sucre poudre
1 zeste de citron non traité
1 càs de beurre (32 g)
2 càc de cannelle en poudre
1 pincée de sel
1 càs d’eau de fleur d’oranger
1 filet d’anis doux
Réalisation
Etape 1
Préchauffer le four à 180 ° – Dans un saladier mélanger la farine, la levure. Former un puits y verser sucre, zeste de citron, cannelle, fleur d’oranger, anisette, sel. – Mélanger puis ajouter les œufs battus, – Bien pétrir à la main jusqu’à l’obtenir une pâte homogène – Ajouter les amandes. Pétrir – Si la pâte colle trop ajouter de la farine.
Etape 2
Partager la pâte en 2 – Former 2 pâtons (≃ large 3 cm, long 8 cm, épaisseur 2 cm) Les aplatir légèrement. Recouvrir de papier sulfurisé 1 plaque à pâtisserie – Beurrer et y déposer les 2 pâtons. Les badigeonner de jaune d’œuf mélangé 1 càs d’eau.
Etape 3
Cuire au four pendant 15 min à 180° Légèrement dorées, les sortir du four – D’un coup sec les couper en biseau en morceaux d’≃ 1,5 cm d’épaisseur avec un couteau sans dents. Les espacer et ré-enfourner 5 min pour parfaire la cuisson et qu’ils soient bien dorés. Sortir la plaque du four, laisser refroidir les carquinyolis sur la plaque.
(*) Les temps de cuisson indiqués varient selon les performances des fours.
i bon profit Amics !
Pour déguster les Carquinyolis ils s’apprécient davantage avec un bon Maury, un suave Muscat de Rivesaltes, un sublime Banyuls, un extraordinaire grenache ambré ou bien accompagné d’un bon café.
Ma Cuisine Catalane disponible !
Recevez-le dédicacé par mes soins à votre domicile ou envoyer le à destination d’un(e) Ami(e)
Cliquez sur le lien ci-dessous pour le commander !